Le retour en force de la diplomatie nationale dans le concert des nations, marqué en fanfare à l’occasion de la 77e Assemblée générale de l’ONU, s’est invitée dans le discours du président Tebboune, prononcé à l’ouverture des travaux de la rencontre Gouvernement-walis, ouverts samedi à Alger.
Le président Tebboune accorde une place importante à l’activité diplomatique de l’Algérie dans un contexte international complètement bouleversé. En effet, à cette occasion, le Président n’a pas manqué de faire observer que la diplomatie algérienne a retrouvé sa place après avoir « touché le fond ». Il en a donné pour preuves les déclarations des principaux partenaires de l’Algérie, à commencer par le secrétaire général de l’ONU et les dirigeants de grands pays à l’instar des États-Unis, la Russie, la Chine ou encore l’Union européenne qui soulignent tous « le rôle de l’Algérie dans l’instauration de la paix et de la stabilité en Afrique et dans son voisinage».
Les aspirations de l’Algérie à un siège au Conseil de sécurité de l’ONU et à rejoindre le Groupe des BRICS, ainsi que sa contribution dans la réactivation du rôle du Mouvement des non-alignés et la relance de l’action arabe commune, reflètent des ambitions à la nouvelle politique étrangère dynamique et active adoptée par l’Algérie. C’est, de toute évidence, le résultat du travail de terrain colossal réalisé par Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, après sa nomination au poste le 7 juillet 2021.
Ses tournées non-stop particulièrement en Afrique et dans le monde arabe et ses nombreuses rencontres avec les grands partenaires de l’Algérie, appuyé au sein de l’ONU par l’activité intense du Représentant permanent, l’ambassadeur Nadir Larbaoui. À la 77ème session de l’Assemblée générale de l’ONU où il représente le président Tebboune, Lamamra a multiplié les rencontres avec ses homologues russe, chinois, syrien,… comme il a été reçu aussi par des chefs d’État, à l’exemple des présidents de la Guinée-Bissau, du Sénégal.
Au même moment, samedi, à partir du Palais des nations du Club des Pins, le président Tebboune, en s’adressant aux walis a tenu à réaffirmer les positions de l’Algérie sur les questions qui marquent les relations internationales. D’abord, la Palestine qui est, a-t-il rappelé, une cause nationale pour l’Algérie qui n’accepte pas la colonisation.
« La Palestine revient aux Palestiniens et à personne d’autre », a-t-il souligné. En prolongement logique, Ramtane Lamamra a exprimé le même jour, lors de la réunion ministérielle du Comité du Mouvement des Pays non-alignés sur la Palestine, le soutien de l’Algérie à la demande soumise par le président palestinien au secrétaire général de l’ONU pour que la Palestine obtienne la qualité d’État membre à part entière des Nations unies.
Il n’y a rien de surprenant dans cette position de l’Algérie, dont une des «constantes» en politique internationale, est la défense des causes justes des peuples qui luttent pour le recouvrement de leurs droits fondamentaux et l’exercice de leur droit à l’autodétermination. Cela concerne la cause palestinienne et la cause sahraouie. « Nous ne sommes plus au 19e siècle, les peuples se sont libérés, mais le peuple sahraoui lutte toujours, comme nous l’avons fait dans le passé, contre la colonisation», a fait remarquer le président Tebboune, soulignant qu’il « est tout à fait normal pour nous de ne pas cautionner la colonisation ».
À propos du conflit qui semble s’éterniser en Libye, le président Tebboune a fait savoir qu’ »en l’absence d’une légitimité de l’urne, nous nous contentons de la légalité internationale, c’est-à-dire les décisions du Conseil de sécurité », critiquant les tentatives de certaines parties de former un gouvernement parallèle au gouvernement d’Union nationale, reconnue par la communauté internationale. Concernant le Sahel, le président Tebboune déplore la situation dans cette région.
Il a insisté sur la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, qui demeure « la seule solution consensuelle car préservant l’intégrité territoriale du Mali ».
M’hamed Rebah