La France, dont le chef d’Etat s’apprête à accomplir un voyage- « périlleux » aux yeux des observateurs- en Algérie, a d’autres soucis à se faire pour elle-même, pour prétendre ou mieux s’aventurer dans un quelconque projet de médiation en vue de « réconcilier » Alger et Rabat.
Au-delà d’une illusion objet d’un battage médiatique depuis quelques jours, et savamment orchestrée par le Makhzen, rien de tel ne figure sur l’agenda du président français, et encore moins, chez les autorités algériennes. Le Makhzen, qui était déjà à l’origine d’une telle attitude d’égarement attribuée à tort aux Saoudiens, dans la foulée de la visite, mai dernier en Algérie, de leurs chef de la diplomatie, ne semble pas avoir saisi le message fort de son « voisin » qui avait, alors, et par canal diplomatique officiel, mis fin aux faux espoirs du Makhzen et de sa propagande. L’Algérie, qui avait mis en avant un argument solide à la mesure du niveau d’hostilité du royaume du Maroc envers elle avant de décider souverainement en août 2021 de rompre ses relations, adopte toujours une politique étrangère responsable et assumée. De ce fait, et de fait, elle s’éloigne de toutes les tractations clandestines connues au Makhzen qui, par le poids de ses revers diplomatiques, tapis derrière le rideau, complote à desseins, allié des sionistes qu’il est à présent, pour nuire davantage à notre pays.
Encore une fois, que cette prétendue médiation, quelle émane de la France ou de quelconque autre pays qui en serait derrière une telle « initiative », la question de la rupture des relations avec le Maroc « ne nécessite aucune médiation », pour reprendre les propos employés, mai dernier, par le chef de la diplomatie nationale, Ramtane Lamamra, qui avait alors, évacué du revers de la main les gesticulations du Makhzen, dont les relais se sont tus depuis lors. Les médias du Makhzen ont beau raconté, tambour battant et à longueur de lignes, en perspective de la visite du président Emmanuel Macron, en Algérie dès jeudi prochain, une prétendue médiation de sa part entre l’Algérie et le Maroc, est vouée à l’échec.
« Il n’y a aucune médiation avec le Maroc, ni hier, ni aujourd’hui et ni encore demain ! », avait lâché crûment Lamamra qui, aux dernières nouvelles, aucune évolution positive dans le sens du terme entre les deux pays, si ce n’est davantage de messages belliqueux que continue à décocher le pays de Mohammed VI à l’adresse de l’Algérie.
L’exposé consistant présenté en amont à la décision de rupture décidée par l’Algérie est assez démonstratif de la politique va-t-en-guerre du Maroc pour donner, aujourd’hui, espoir au Makhzen, d’entretenir cette illusion par laquelle il croit déceler à travers la France une initiative de réconciliation.
Que ses hérauts et les voix qu’il autorise à distiller une telle rumeur infondée l’entendent, comme ils l’ont entendue de la bouche du canal diplomatique officiel de la diplomatie algérienne, une bonne fois pour toute.
Farid Guellil
