L’ Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), section de Nador, a fait état d’autres crimes commis par les forces de sécurité marocaines à l’encontre des migrants africains, sortis indemnes et ayant échappé à une mort certaine, le 24 juin dernier sur les frontières marocaines espagnoles, lorsque des dizaines de migrants ont été brutalement tués par les forces de l’ordre du royaume marocain. Alors qu’ils tentaient d’entrer dans l’enclave espagnole de Melilla, ceux qui ont miraculeusement survécu à la mort par les violences des forces marocaines, par de tirs et des coups durs à la matraque, ils ont vécu, selon l’association marocaine, AMDH, « les pires exactions lors de leur déplacement en bus des heures durant à l’intérieur du Maroc ou aux frontières ». Même pour ne récupérer que leur argent et téléphones portables confisqués par les forces de l’ordre marocaines, le processus a été semé d’embûches et le migrant africain traité comme un « sous citoyen ». Rapportant le témoignage d’une étudiante soudanaise, l’association AMDH a écrit sur sa page Facebook. Haoua, que la jeune soudanaise « se rappelle des coups qu’elle a reçu ou encore le téléphone portable et la chaîne en or qu’on lui a pris » et aussi poursuit l’AMDH « les conditions de vie rudes dans les rues de Rabat ». La section de Nador a dénoncé « le blackout des autorités marocaines sur ce dossier », plaidant pour « la condamnation de ceux qui s’adonnent à des pratiques inhumaines à l’égard des migrants africains », qui sont violentés et aussi « délester et voler de leur affaires », sans que la justice et les responsables du secteur de l’Intérieur au Maroc daignent faire respecter, les lois du Maroc et aussi les textes et conventions internationales, de l’Onu et de l’union africaine, en matière de respect et de la protection des droits de migrants. Une posture qui a été pour rappel, dénoncée par des Institutions internationales, des Ongs, régionales, locales et au niveau mondial, qui ont également condamné la politique marocaine d’usage de la détresse humaine des migrants comme carte de chantage et de marchandage dans sa politique extérieure, notamment en direction de ses voisins, dont principalement l’Espagne, la première porte vers l’espace européen. L’AMDH a qualifié dans sa réaction à la condamnation de quatorze migrants africains, en majorité des Soudanais, par la justice marocaine arrêtés le 23 juin dernier, soit la veille du drame migratoire de Melilla, « à huit mois de prison ferme au Maroc », d’une peine « injuste» « injustifiable» et « dure ». Pour rappel, 33 autres migrants arrêtés dans la même affaire ont écopé le 19 juillet dernier de 11 mois de prison ferme chacun pour « entrée illégale » au Maroc et vingt-neuf autres, dont un mineur, » sont poursuivis devant la justice marocaine ». Ces migrants n’ayant que la misère sur la main et l’espoir de trouver un meilleur ciel ailleurs, qui ont erré des mois durant, jusqu’à atteindre la région limitrophe, Mellila ou Ceubta, n’ont été dans les radars et le viseur des forces de l’ordre marocaines qu’au moment de leur tentative de passer du Maroc en Espagne, vers les deux enclaves espagnoles précitées. Si Madrid a salué, par son Premier ministre Pedro Sanchez, quelques heures après le massacre et la mort de migrants qui s’en est suivi, les forces de sécurité marocaines, l’opinion espagnole, européenne et même marocaine ont dénoncé la posture du responsable espagnol, dans son soutien de l’usage de la force et des armes par Rabat, dans son rôle de gendarme de l’Europe en étant, tantôt, le chasseur par l’usage de la force contre les migrants africains et tantôt le maître des passeurs de migrants, selon les objectifs escomptés par le Palais royal et son Makhzen, comme ce fut le cas, du passage, mai 2021, de plus de 8 000 immigrants, dont 1 500 mineurs, parmi eux des centaines de Marocains, vers l’enclave espagnole de Ceuta en provenance du Maroc. Des milliers de personnes ont traversé, pour rappel, mai 2021, la frontière espagnole de manière irrégulière vers Ceuta, sans rencontrer les forces de l’ordre marocaines, qui avaient reçu l’ordre, de laisser faire, pour marchander et décrocher des postures en faveur de Rabat, sur différentes question, dont principalement ne pas considérer sa présence illégitime au Sahara occidental, comme le stipule, le droit international et européen , une occupation d’un territoire soumis à un processus de décolonisation.
K. B.