Le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Rachid Nadil, qui était, hier, l’invité du quotidien Ach- Châab, a confirmé la tendance amorcée, il y a quelques années, à la stabilisation de la consommation nationale de carburants, soulignant que la production nationale contribue à la satisfaction du marché national.
l a rappelé que l’application de l’obligation d’utilisation exclusive de l’essence sans plomb et l’abandon de la commercialisation du super, qui ont débuté en juillet 2021, ne sont pas dus seulement à des considérations économiques mais découlent également du souci de protéger la santé humaine et l’environnement. On sait que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le plomb parmi les 10 produits chimiques gravement préoccupants pour la santé publique. Le plomb a un effet sur quasiment toute la physiologie du corps humain. Sa présence dans le sang d’un enfant, même infime, le met automatiquement en danger. Ces vingt dernières années, des efforts ont été faits au plan international pour éradiquer l’essence au plomb. Les données officielles indiquent une baisse de la facture d’importation du carburant (les essences et le gasoil) de 1,7 milliard de dollars en 2021. Celle-ci est passée de 2 milliards de dollars à 300 millions de dollars qui ont concerné essentiellement des additifs utilisés dans la pétrochimie et la fabrication de l’essence. L’Algérie n’a pas importé de carburant en 2021, qui coûtait de 2 à 3,5 milliards de dollars jusqu’en 2019. Ce résultat est lié, notamment, à la réhabilitation des raffineries du Nord. Une fois mises en service, la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud et la station de craquage de fuel de Skikda produiront 13 millions de tonnes de gasoil par an à l’horizon 2026, ce qui ouvrira les portes vers l’exportation de ce produit. Le marché national du carburant est marqué par l’introduction de plus en plus importante du Gaz de pétrole liquéfié carburant (GPLc), dans le cadre d’un programme initié par le ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables et menée par l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE), avec l’aide du Fonds national de maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables et la cogénération (FNMEERC), visant globalement la conversion de 50 000 véhicules. Durant les deux premiers mois de l’année en cours, près de 7 000 véhicules ont été convertis au GPLc.
À l’horizon 2030, 1,1 million de véhicules devraient être convertis au GPLc, ce qui permettra de réduire la consommation des carburants liquides, notamment les essences.
L’utilisation du GPLc est encouragé à travers son prix- c’est le carburant le moins cher sur le marché algérien, vendu à 9 dinars le litre- et l’exonération de la vignette automobile. Le marché algérien des carburants sera, à terme, également impacté par l’arrivée des véhicules électriques. Le 12 février dernier, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a annoncé que la nouvelle stratégie nationale de la filière automobile prévoit la fabrication de véhicules électriques et hybrides pour cadrer avec les objectifs tracés en matière de transition énergétique.
M’hamed Rebah