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APRÈS SON REVIREMENT SUR LE SAHARA OCCIDENTAL : Le gouvernement espagnol miné par de fortes tensions

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En Espagne, des dirigeants de la classe politique et des animateurs de la société civile ont fait la lumière sur les circonstances, scandaleuses, qui ont entouré l’alignement  brusque, et de façon inexpliquée au départ, du chef du gouvernement socialiste espagnol, Pedro Sanchez, sur la thèse de l’occupant marocain à propos du Sahara occidental. Pour Ruiz Miguel Carlos, qui est Professeur en droit constitutionnel et directeur du centre d’études sur le Sahara occidental de l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle, la position de Pedro Sanchez a été prise sans consultation des autres membres de son gouvernement, ce qui est grave sachant qu’il s’agit d’un gouvernement de coalition, et sans  consultation de la classe politique. Ruiz Miguel Carlos, qui intervenait sur la chaîne 3 de la radio algérienne, souligne qu’il « y a eu une mise à l’écart des autres membres du gouvernement ». Il prévoit une extrême tension dans le gouvernement. Pour Ruiz Miguel Carlos, en soutenant l’alignement sur la thèse marocaine de l’autonomie, le parti socialiste s’est placé dans une très mauvaise position. Il explique que Pedro Sanchez a conclu, avec le Maroc, un accord secret et a mis à l’écart ses alliés du gouvernement, ce qui est une humiliation qui risque de produire des tensions très fortes au sein de l’actuel gouvernement. Pourquoi le chef du gouvernement espagnol a-t-il agi ainsi ? Ruiz Miguel Carlos affirme que Pedro Sanchez a cédé aux pressions du Maroc. L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a confirmé ce fait. Et, en plus du chantage au flux migratoire massif vers l’Espagne, il y a également le chantage, a-t-il fait savoir, de la délimitation des limites des eaux territoriales marocaines qui empièterait sur les eaux territoriales de l’Espagne. Et aussi, a-t-il ajouté, le problème de Ceuta et Mellila. On sait que l’Espagne est très sensible à l’instrument de chantage que constitue la migration clandestine. En mai 2021, une dizaine de milliers d’immigrés, pour la plupart marocains, ont envahi la ville de Ceuta, sous l’œil complaisant, voire complice, des forces de l’ordre marocaines. Un autre flux d’immigrés marocains avait pris pour destination les Iles Canaries. Le Makhzen a voulu ainsi montrer, aux autorités espagnoles, ses capacités de nuisances à travers les migrants clandestins.
En cédant au chantage marocain et en s’alignant sur la thèse du Makhzen concernant le Sahara occidental, Pedro Sanchez ignore-t-il que cela n’a aucune incidence sur la lutte du peuple sahraoui? Ruiz Miguel Carlos souligne que le revirement du gouvernement espagnol ne peut produire aucun impact sur la lutte du peuple sahraoui. Effectivement, selon l’Agence de presse sahraouie (SPS), un communiqué du ministère sahraoui de la Défense a rapporté de nouvelles attaques contre les positions des soldats de l’armée d’occupation marocaine dans la région de Djebilat El-Khodr (secteur de Guelta). Les attaques menées par l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) se poursuivent «contre les positions des forces d’occupation qui subissent de lourdes pertes humaines et matérielles le long du mur de la honte », précise le communiqué. La solidarité internationale également se poursuit. D’abord en Espagne où l’Association d’amitié avec le peuple sahraoui de Séville a lancé un appel à manifester, hier soir, contre la nouvelle position du gouvernement espagnol sur le conflit au Sahara occidental et à la mobilisation générale en soutien au peuple sahraoui et à sa juste lutte pour la liberté et l’indépendance.  L’Association « rejette » cette décision des autorités espagnoles qui ont « abandonné leur position traditionnelle de neutralité » pour désormais « se ranger du côté de Rabat ». De son côté, le chef du parti Vox, Santiago Abascal, a appelé le gouvernement à présenter sa démission et convoquer des élections, qualifiant sa politique étrangère d’erratique.
M’hamed Rebah

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