Interpellé par les appels à la révision du dispositif des droits et taxes douaniers institués dans la Loi de finances 2022, concernant des produits alimentaires, le commerce électronique et le matériel informatique, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a répondu favorablement.
Ainsi, lors d’une réunion du Conseil des ministres tenue hier, le chef de l’État a décidé le gel, jusqu’à nouvel ordre, du dispositif de taxation sur l’importation de certains produits alimentaires, les activités du commerce électronique ainsi que le matériel informatique à usage particulier. Faut-il davantage le préciser, cette décision de gel à l’effet « immédiat » du président de la République, ne concerne pas les professionnels opérant dans ces trois secteurs d’activité. Fort à parier que cette décision sera accueillie avec beaucoup de satisfaction par les Algériens en ce sens qu’elle soulagera la bourse des citoyens et les mettra un tant soit peu à l’abri des taxes et autres droits douaniers imposés sur la catégorie des produits cités.
Comme il fallait s’y attendre en effet, le Conseil des ministres a examiné trois secteurs, à savoir le Commerce/Agriculture, les Ressources en eau, ainsi que les industries électriques. Mais, tradition désormais oblige à laquelle est astreint le Médiateur de la République, Brahim Merad, celui-ci a présenté le rapport bimensuel concernant l’avancée des projets d’investissement. Chiffres à l’appui, il a annoncé la levée des restrictions sur un nombre de 15 nouveaux projets alors que 44 autres sont entrés en exploitation. C’est ce qui permettra de générer un total de 2 680 nouveaux emplois dans les secteurs de l’Industrie, de l’Agriculture, du Tourisme et des Services. Pas que, selon le Médiateur de la République, le nombre de postes créés atteindra 43 000 une fois le déblocage de 647 autres projets aurait lieu. Après cette présentation, le chef de l’État a ordonné la poursuite du rythme de travail de la médiation de la République jusqu’à ce que la situation de « 915 projets » en souffrance soit réglée.
En finir avec « les hausses insensées » des prix
Au titre du dossier concernant l’approvisionnement du marché national en produits de large consommation, le Président, visiblement remonté contre la hausse vertigineuse observée depuis quelques jours sur les produits agricoles frais, a ordonné au gouvernement de « prendre toutes les mesures nécessaires » pour éviter de faire payer aux consommateurs algériens « la hausse insensée des prix » sur les marchés internationaux.
Dans la foulée, il a été donné instruction pour une réunion de coordination entre le ministre du Commerce, Kamel Rezig, et des représentants des services de sécurité, afin de définir une stratégie précise ayant pour objectif de mettre fin « immédiatement » au phénomène de contrebande et de trafic des produits alimentaires de base comme pratique en cours au niveau des frontières du pays. Un état de fait qui, selon le Président, « a causé de grandes pertes au marché et à l’économie nationale »
Dans le même registre, le Président a affirmé l’engagement de l’État à couvrir la différence des prix des produits destinés à la consommation directe par L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), compte tenu des cours élevés à l’international. Comme il a aussi instruit le Gouvernement de renforcer le dispositif de contrôle de l’État sur les subventions octroyées aux agriculteurs et aux éleveurs de sorte à ce que les prix des produits soient profitables aux citoyens.
Concernant le programme national de dessalement de l’eau de mer, le Président a ordonné de réexaminer, d’évaluer et déterminer avec précision, dans les wilayas d’Alger, Constantine et Oran, la consommation quotidienne réelle en matière d’eau potable. Le Gouvernement à travers le ministère des Ressources en eau, dispose d’un délai d’un mois pour accomplir cette mission dont l’objectif de revoir le plafond de production et de distribution de l’eau potable. Car, selon le rapport établi, le chiffre réel actuel « est exagéré », estime le chef de l’État. Comme c’est le cas à Alger avec 1,5 million de mètres cubes pour quatre millions de citoyens.
Concernant l’avancement des industries électriques, le Président a donné instruction au ministre de l’Industrie de procéder au « démarrage immédiat » d’une opération de recensement des producteurs dans les wilayas qui connaissent une forte activité industrielle, en coordination avec les walis. Également, il est instruit d’établir « un inventaire national » de toutes les spécialités, types et nature des produits électriques en Algérie. Ceci, dans le but de savoir quels produits dont dispose l’Algérie et éviter le recours aux importations pour réduire la facture au Trésor public dans ce secteur.
Farid Guellil