Le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a affirmé, en guise de démenti aux rumeurs, qu’aucun concessionnaire automobile n’ait obtenu l’agrément d’importation à ce jour.
« Parmi les 73 dossiers déposés par les opérateurs économiques désireux d’exercer l’activité d’importation de véhicules neufs qui sont examinés par la commission intersectorielle ainsi que l’introduction de 46 recours aucun d’entre eux n’a reçu d’agrément » a fait savoir Zeghdar. Indiquant que le cahier des charges fixant les conditions d’importation de véhicules neufs faisait l’objet d’une « modification » et que l’importation future ne se ferait pas « sans surveillance ou simplement pour répondre aux demandes du marché ». Pour rappel, après l’arrêt des usines de montage de véhicules en 2020, le gouvernement avait annoncé le retour à l’importation de véhicules neufs. Un premier cahier des charges régissant cette activité avait été publié en août 2020, puis modifié et publié en mai 2021. Mais aucun concessionnaire automobile n’a obtenu d’agrément pour importer des véhicules et alimenter le marché national qui connait une pression provoquant une flambée des prix sur le marché des véhicules d’occasion. Le 5 décembre dernier, lors d’une réunion du Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné une révision immédiate du cahier des conditions d’importation des véhicules.
Il avait également appelé à accélérer l’annonce des concessionnaires automobiles agréés, soulignant l’obligation de fournir un réseau de services après-vente, en région et dans les grandes villes, comme condition d’acceptation de leurs dossiers.
Les opérateurs perdent patience
En réaction aux déclarations du ministre de l’Industrie qui laisse entendre que l’importation de voitures ne sera pas pour demain, le Groupement des concessionnaires automobile d’Algérie (GCAA) a dénoncé « l’absence d’une volonté d’accorder les agréments, et ce, malgré les instructions du président de la République». Pour cela il a été décidé l’arrêt de l’activité, congédier les travailleurs, et geler le paiement des impôts, des redevances et même de l’impôt sur le revenu « IRG », chaque client dépense plus de 500 millions de centimes par mois pour louer la propriété et payer les cotisations et les redevances des travailleurs sans obtenir de licence d’activité, critiquant la décision de confier la tâche d’importation au citoyen, qui s’il le fait recourra au marché parallèle, ce qui est incompatible avec le plan de travail du gouvernement, qui comprend la transparence des transactions financières et l’absorption des fonds du marché parallèle.
Notant que récemment, le même groupement composé de 70 opérateurs a adressé une lettre au président de la République, pour réclamer la délivrance de licences d’importation et pour en finir avec les blocages au sein du comité de recours au niveau du ministère de l’Industrie. Il a relevé que près de deux mois « depuis l’instruction du président destinée à libérer les licences d’importation pour les véhicules neufs, le dossier stagne toujours ». Il a également souligné que le cahier des charges n’a pas été modifié comme précédemment ordonné par le président, notant des pertes totales qui dépassaient 1000 milliards de centimes pour les concessionnaires. Le GCAA a exprimé son « refus d’attendre plus longtemps, en raison des pertes financières importantes qu’ils ont subies au cours des deux dernières années ». Selon lui, le retard de la délivrance des licences d’importation a provoqué « une augmentation des prix des voitures qui ont dépassé toutes les limites ». Précisant que « les augmentations par rapport à 2016 se sont élevées à plus de 200%, et ont également provoqué une grave pénurie de pièces de rechange ».
Sarah Oubraham