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PAR L’EXPULSION DE L’AMBASSADEUR, JOËL MEYER : Le Mali riposte aux propos hostiles de dirigeants français

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D’après des échos médiatiques, la décision, annoncée lundi, des autorités maliennes d’inviter l’ambassadeur de France à quitter le Mali «dans un délai de 72 heures» a été accueillie favorablement dans les milieux panafricanistes qui y voient un signe de « l’écroulement de la mainmise coloniale française sur l’Afrique ».
Pour rappel, lundi, un communiqué lu à la télévision publique a fait savoir que l’ambassadeur de France à Bamako, Joël Meyer, a été convoqué par le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale qui lui a notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures. La France a pris note de la décision des autorités de transition de mettre fin à la mission de l’ambassadeur de France au Mali et a décidé de rappeler son ambassadeur», a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.
Les autorités maliennes ont justifié leur décision par les récentes déclarations jugées hostiles de responsables français à leur encontre, allusion au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et à la ministre des Armées, Florence Parly. L’un, le chef de la diplomatie française, avait déclaré vendredi que la situation au Mali était devenue « intenable »; l’autre, la ministre des Armées, a dit «on ne peut pas rester au Mali à n’importe quel prix». Le colonel Abdoulaye Maïga, ministre et porte-parole du gouvernement de transition, avait réagi en invitant «Mme Parly à plus de retenue et également à respecter le principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État », l’accusant de chercher à diviser les Maliens, « d’instrumentaliser » les organisations sous-régionales et de conserver ses «réflexes coloniaux ».
Les propos des responsables français ont ainsi provoqué l’escalade dans la brouille entre Bamako et Paris. Pour le ministre des Affaires étrangères malien Abdoulaye Diop, les tensions entre le Mali et la France  sont dues au fait que les autorités maliennes de transition aient « touché » aux intérêts de la France en excluant des élections en février. Selon lui, les partisans d’élections le 27 février, la date initialement prévue, souhaitent que « les mêmes personnes reviennent prendre le pouvoir ».
Auparavant, le gouvernement malien avait dénoncé la violation, le mardi 11 janvier 2022, de son espace aérien par un avion militaire français, déclinant toute responsabilité relative aux risques auxquels les auteurs de ces pratiques pourraient s’exposer en cas de récidive. Les autorités maliennes ont expliqué que cet avion militaire français « qui était en violation manifeste de l’espace aérien malien, avait à la fois éteint son transpondeur pour ne pas être identifié et coupé la communication avec les organismes maliens de contrôle aérien, et en dépit de cette manœuvre frauduleuse, les capacités de défense nationales récemment acquises, ont permis d’identifier et tracer la trajectoire de l’avion ».
L’armée française a mis les pieds au Mali et dans la région du Sahel depuis près de neuf ans sous prétexte d’ «opérations de lutte contre les groupes terroristes». Or, les prétextes néo-colonialistes du type « défense de la démocratie » et « lutte antiterroriste», pour justifier l’ingérence et, pire, l’occupation, ne passent plus dans l’opinion publique en Afrique ni parmi de nombreux dirigeants de pays africains. La France a soutenu la vaine tentative d’affaiblir et d’isoler le Mali, par le biais de pressions exercées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
De son côté, l’Algérie manifeste de façon concrète son amitié et sa solidarité avec le Mali et son peuple. Une quatrième cargaison d’aides humanitaires pour le Mali a été envoyée, jeudi 27 janvier, à partir de la base aérienne de Boufarik (Blida). Ces aides constituées de 29 tonnes de denrées alimentaires diverses, ont été transportées à bord d’un avion-cargo militaire des forces aériennes algériennes. Au total, 108 tonnes de denrées alimentaires et 400 000 doses de vaccin anti-Covid-19 ont été acheminées à travers 4 vols aériens.
M’hamed Rebah

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