Manque de responsabilité et de conscience chez les citoyens, un déficit en oxygène dans les établissements hospitaliers, avec épuisement du personnel de la santé et saturation des lits.
Tel est le constat de la situation sanitaire en cette période de la montée en puissance des chiffres de contaminations et de décès, dont le bilan de lundi était de plus de 1 500 nouveaux cas en plus du décès de 24 personnes. Un bilan qui reste loin de la réalité selon les professionnels sur le terrain.
Ces derniers ont bien prévenu un tel scénario, ce qui les a poussé à lancer des appels d’anticipation et de vigilance, notamment ce qui concerne d’équiper les hôpitaux par les moyens nécessaires dont les médecins ont besoin pour lutter contre ce virus, ainsi ils ont à maintes fois recommandé la généralisation de la vaccination comme seul moyen d’endiguer la covid et le respect total des gestes barrières. Aujourd’hui les services des urgences et de réanimation sont saturés, les hôpitaux manquent également de moyens pour faire face à l’afflux de malades, parmi les équipements qui manquent figurent les concentrateurs d’oxygène, cette situation alarmante a laissé de nombreux médecins à déclarer un état d’urgence sanitaire, appelant toutefois à recruter des étudiants et les retraités du métier afin de combler le manque en effectifs dû au nombre élevé des victimes dans les rangs de l’armée blanche, « infirmier, ambulancier, médecin, réanimateur, administrateur… ».
Dans ce cadre, et pour atténuer la pression sur les structures hospitalières, et améliorer la situation, le Premier ministre, Aymen Benabderrahmane a annoncé le lancement d’une opération d’affectation de structures hôtelières dans les grandes villes pour l’accueil des patients Covid-19, affirmant que l’État allait acquérir progressivement des milliers de concentrateurs d’oxygène. Il s’agit en premier lieu de l’affectation de l’hôtel Mazafran pour l’accueil de patients de cinq hôpitaux de la capitale, « cette opération première du genre permettra d’atténuer la pression enregistrée au niveau des hôpitaux et sur les personnels médicaux en raison de la hausse du nombre des cas et permettra de faciliter la prise en charge des patients » précise le Premier ministre, ajoutant
« l’affectation de certaines structures hôtelières pour l’accueil des patients Covid-19, notamment ceux dans le besoin d’une oxygénothérapie », précisant que cette première opération sera généralisée a d’autres wilayas. Il est à rappeler que le premier lot de 1050 concentrateurs d’oxygène est arrivé, dimanche soir à Alger, il s’agit d’une livraison acquise de la République populaire de chine. En attendant la réception, dans les prochains jours, d’autres lots.
L’importation des concentrateurs d’oxygène ouverte au privé
Ainsi les citoyens et particuliers qui veulent importer les concentrateurs d’oxygène destinés aux patients covid-19 ne seront pas soumis à une autorisation préalable de la part du ministère de l’industrie pharmaceutique. C’est ce qu’a affirmé le département de Benbahmed dans un communiqué rendu public hier, annonçant qu’il a été décidé exceptionnellement d’autoriser l’importation des concentrateurs d’oxygène et autres équipements médicaux destinés à la lutte contre la covid-19, par les particuliers. Selon la même source,
« ces concentrateurs seront destinés à usage personnel », précisant que « cela ne sera soumis à aucune autorisation préalable des services du ministère de l’Industrie pharmaceutique ».
« Cette décision comprend également tous les équipements médicaux utilisés dans la protection contre le virus », ajoute le communiqué. Les importateurs bénéficieront donc de facilitations en matière de mesures d’importation de ces équipements et de leur écoulement sur le marché.
Dr Mohamed Yousfi « 90 % des Algériens doivent se faire vacciner »
Selon le chef du service des maladies infectieuses à l’EPH de Boufarik (Blida), Dr Mohamed Yousfi, « l’immunité collective ne peut être atteinte en Algérie que par la vaccination de pratiquement toute la population, soit 80 à 90 % des Algériens ». Appelant dans ce cadre à l’impératif d’accélérer l’opération de vaccination. Ce qui laisse supposer qu’il faut acquérir encore beaucoup plus de doses pour aller rapidement vers l’immunité collective. Recommandant, à ce titre, de « disposer de grands espaces, à l’instar des autres pays. Et ce, afin d’accélérer l’opération de vaccination. Et aussi de vacciner ainsi des centaines de milliers de personnes quotidiennement ». En effet, il est clair à ce fait que les espaces dédiés à cette opération ne sont pas suffisants, constatant l’afflux important des personnes sur ces lieux que ça soit des chapiteaux dans les grandes placettes sous le soleil d’un été très chaud ou les dispensaires ainsi que les centres médicaux de proximité, ce qui nécessite l’implication d’autres secteurs comme le ministère de la Jeunesse et des Sports et pourquoi pas le ministère de l’Éducations en cette période de vacances, en consacrant les salles de sports couvertes et les classes d’enseignement pour le MEN.
L’inconscience du danger persiste
En absence de l’application ferme de la loi sur les contrevenants des gestes barrières comme l’avait ordonné le président de la République et le Gouvernement (amendes, fermeture de magasins…), le relâchement dans les mesures de prévention contre la propagation du virus corona persiste et chez les citoyens et chez les commerçants notamment dans les marchés des quartiers populaires, où l’informel règne, c’est le cas des marchés de Belouizdad, à proximité de la mosquée de Ketchawa, aucun respect aux règles de préventions n’a été observé.
Sarah Oubraham