Une marche pour la liberté du peuple sahraoui parcourra l’Espagne pendant un mois en grandes colonnes, qui partiront de différents points du pays pour converger à Madrid le 18 juin et dénoncer le silence de la communauté internationale et la complicité du gouvernement espagnol avec le régime marocain 46 ans après l’occupation illégale de l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental.
La marche a pour but de mobiliser la société espagnole en faveur de la cause sahraouie, de réveiller le gouvernement de Pedro Sanchez et de mettre à l’ordre du jour politique le rôle clé de l’Espagne en tant que puissance administrant du Sahara occidental.
Au petit matin du 19 mai il y aura un acte au sommet du Teide, avec le placement d’une bannière pour un Sahara Libre, et la première grande colonne, celle du Sud, débutera le lendemain 20 mai depuis Cadix. Les deux autres grandes colonnes partiront du Nord et de l’Est, avec des branches ou des points de départ différents qui convergeront vers le principal flux de marcheurs.
Il y aura des points de départ depuis les îles Canaries, les îles Baléares, la Galice, la Cantabrie, la Navarre, la Rioja, la Catalogne, l’Estrémadure, la Castille et León, la Castille la Manche et la Communauté valencienne. La Marche pour la liberté du peuple sahraoui a été réfléchie fin 2020 «en réponse de la société civile espagnole après le retour à la guerre après la violation du cessez-le-feu par le Maroc en novembre dernier dans la région d’El Guerguerat ». Selon les organisateurs, la marche mettra en évidence «l’inefficacité des Nations unies dans la résolution du conflit sahraoui et la nécessité urgente pour le gouvernement espagnol d’agir en la matière, se positionnant du côté du droit international et, par conséquent, en défense du peuple du Sahara occidental ».
Au cours du mois que durera la marche, il y aura des activités et des événements dans les villes par lesquelles elle passera , pour valoriser l’engagement de la société civile espagnole et continuer à apporter un soutien à cette initiative, qui a le soutien de plus de 400 organisations, et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et du Front Polisario en tant que représentant unique et légitime du peuple sahraoui.
Le 18 juin, toutes les colonnes devraient arriver à Madrid et se retrouver à la Puerta del Sol à 11h30, d’où elles partiront pour que le ministère des Affaires étrangères délivre un manifeste et organise un événement politico-culturel. Dans l’après-midi, un acte aura lieu dans le quartier d’Aravaca et le lendemain, avec l’incorporation de ceux qui arrivent en voiture et en bus, il y aura différentes manifestations jusqu’à la Puerto del Sol, au centre de Madrid. Dans leurs discours de présentation, les intervenants ont rappelé le silence entretenu autour de la cause sahraouie et la violation des droits de l’homme commise dans les territoires occupés par le Maroc.
Ivan Prado, de Palaos en Rebeldia, a déclaré que la politique de l’Union européenne et de l’Espagne « ne nous représente pas » et que cette occupation par un État terroriste et meurtrier devait cesser. « Assassiner, faire disparaître et violer dont le viol des sœurs Khaya sont autant de violations des droits de l’homme », ont-ils dit.
L’artiste et acteur Willy Toledo a regretté combien est peu rapporté ce qui se passe dans les territoires occupés et a fait remarquer que la société civile espagnole a « une obligation politique, civile et juridique avec le Sahara occidental, où les Sahraouis vivent avec le harcèlement quotidien des forces de répression marocaines. Pour Tesh Sidi, l’une des jeunes sahraouies venues en Espagne avec le programme Vacations en Paix, «On ne parle pas de contrée lointaine, on parle de l’Espagne et le Sahara était une province espagnole », a-t-elle souligné. « Mais les Sahraouis ont beaucoup de dignité et nous continuerons à nous battre », a-t-elle ajouté.
Un autre intervenant Alvaro Benito a déclaré que le conflit au Sahara occidental « nous concerne parce que nous sommes partie prenante voire complices de la situation faite aux Sahraouis et de leur abandon par l’Espagne.
C’est la première fois qu’une manifestation de cette ampleur se tient dans toute l’Espagne pour converger vers Madrid alors que le Maroc accentue ses pressions sur le gouvernement espagnol.
M. Bendib
