Hassanna Abba, membre du bureau exécutif de la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, qui venait à être agressé physiquement par des agents de la police marocaine, est un exemple parmi tant d’autres, de ces voix discordantes contre l’ordre colonial qui subissent la machine de guerre des Far.
Les pratiques des forces d’occupation marocaines au Sahara occidental, ne différent pas de celles de l’armée israélienne, engagée dans une véritable épuration ethnique dans les territoires occupés depuis 1948 ou annexés depuis la proclamation de Jérusalem capitale d’Israël.
Au moment où des milliers de palestiniens sont massacrés et au moment où les sièges d’organisation à caractère caritatif et humanitaire sont bombardés par Tsahal, la police marocaine a intensifié sa répression des militants sahraouis. Marwane Barghouti qui croupit dans les geôles de l’armée israélienne depuis 20 ans et qui a fait hier l’objet d’un transfert vers une autre prison après avoir appelé à intensifier la lutte contre l’occupant israélien. Et le 8 mai dernier, Hassanna Abba, membre du bureau exécutif de la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) a été agressé physiquement par des agents de la police marocaine. L’occupation est l’essence de la violence qui s’abat sur les palestiniens et sur les militants des droits de l’Homme sahraouis.
Tsahal et FAR (forces armées royales), deux machines de guerre coloniales qui veulent rendre l’occupation un fait accompli par la répression, l’épuration ethnique et le massacre des populations. Hassana Abba, dont l’engagement pour les droits humains des prisonniers sahraouis dérange et le Maroc qui est lancé dans une véritable campagne de répression des populations des territoires occupés sahraouis, a mis en branle son dispositif répressif pour perpétrer un génocide à huis clos, loin des regards des organisations de défense des droits de l’Homme.
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains (FIDH-OMCT), l’ACAT-France et le Service International pour les Droits de l’Homme (ISHR) ont condamné fermement l’agression contre Hassanna Abba et ont appelé les autorités marocaines à mener une enquête et à cesser immédiatement tout acte de harcèlement à l’encontre d’ Hassana Abba et de tous les sahraouis défenseurs des droits humains. Le 8 mai 2021 ce militant sahraoui a été agressé en pleine rue à Laâyoune une ville sous occupation.
Alors qu’il se rendait chez son frère, une voiture de police avec à son bord quatre policiers en civil s’était arrêtée à son niveau. Un des policiers l’avait apostrophé en lui demandant où il se rendait avant de commencer à proférer des insultes contre lui et sa famille, puis sortir de la voiture et l’attaquer physiquement. Les trois autres policiers sont à leur tour sortis du véhicule pour porter des coups à Hassana Abba. Les quatre policiers sont ensuite remontés dans la voiture et ont rapidement quitté les lieux. Au cours de cette agression, il a été blessé au pied et à la main et porte des traces de coups au niveau du visage. Il n’est pas allé se faire examiner à l’hôpital de peur de s’y faire arrêter par la police. Hassanna Abba est engagé depuis de nombreuses années de manière pacifique pour la défense des droits humains du peuple sahraoui Ces pratiques, tolérées par le palais royal et couvertes par le Makhzen sont devenues un moyen pour faire taire les voix qui appellent à la reconnaissance du droit du peuple palestinien à l’autodétermination.
Elles rappellent étrangement celles de l’armée israélienne qui est, elle aussi, coupable de crimes de guerre et d’une répression sauvage dans les territoires qu’elle occupe depuis 1948 et les parties de la Palestine qu’elle a annexées à la faveur des conflits de 1956 ou la guerre du 6 juin 1967.
Le Maroc qui est engagé dans une dynamique de normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël et dont le roi est le président du comité El-Qods s’est contenté d’une déclaration de condamnation, de forme, de la dernière agression israélienne contre Ghaza. Des instructeurs de Tsahal sont venus à la rescousse des FAR, depuis le 13 novembre 2020, après les événements de Guerguerat et la rupture du cessez-le- feu au Sahara occidental. Leur présence dans plusieurs casernes marocaines dans les territoires sahraouis occupés a été signalée par plusieurs organisations de défense des droits du peuple de la RASD, note –t-on.
Slimane B.