Des centaines d’étudiants, appuyés par des citoyens de tous âges, ont marché, hier, dans la capitale Alger, à l’instar de plusieurs villes du pays, le 107ème mardi du Hirak étudiants, suite à sa reprise enclenchée la semaine dernière. La veille, plusieurs organisations estudiantines avaient appelé à une forte adhésion des étudiants, mais aussi des citoyens pour éviter l’épisode de la répression qui s’est produit mardi dernier. À l’image de la semaine dernière, qui a vu le retour des manifestations du Hirak, un dispositif sécuritaire important est déployé dans le périmètre d’Alger-centre et à la place des Martyrs. Vers 11h00, les étudiants ont commencé à se rassembler à la Place des Martyrs sous le regard de plusieurs dizaines de policiers déployés sur place. Sur les pancartes brandies, on peut lire :
« Les étudiants sont le carburant de la révolution », « Silmiya Silmiya…Nos revendications son légitimes », ou encore « la répression n’est pas une solution ». Pour contourner les cordons de police formés à différents niveaux de l’itinéraire de la marche « Place des Martyrs-Grande poste », les marcheurs ont emprunté les ruelles de la Casbah pour atteindre la rue Ali Boumendjel et marcher vers la Grande poste. En passant au niveau de la Casbah, les habitants ont accueilli les étudiants en brandissant l’emblème national et entonnant les slogans habituels du Hirak. Au fur et à mesure que le défilé traverse les quartiers populaires, ses rangs se grossissent avec des centaines de citoyens qui ont rejoint la marche. En arrivant au boulevard Larbi Ben M’hidi, vers 12H30, la manifestation a été forte rappelant les images des marches des vendredis. Après avoir été empêchés pendant un moment par un cordon de sécurité au niveau de l’avenue Pasteur, les étudiants ont pu progresser vers la Fac centrale (Université Alger 1) et ensuite vers la place Tafourah, où la marche devrait prendre fin. Au moment où la marche allait se terminer sans qu’il y ait d’interpellations, un mouvement de panique a été provoqué par des interventions musclées d’agents civils visiblement de la police. Des gaz lacrymogènes ont été même utilisés pour disperser la foule de manifestants. Enfin, vers 14H, les étudiants ont mis un terme à leur marche, en entonnant l’hymne national et se donnant rendez-vous pour mardi prochain.
Hamid Mecheri
