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HASSEN KACIMI, EXPERT DES FLUX MIGRATOIRES ET DES MENACES DANS LE SAHEL : « Le Hirak est menacé d’infiltration »

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Expert des flux migratoires et des menaces dans le Sahel, Hassen Kacimi estime, sans surprendre, que le hirak en Algérie est spécifique et est éligible au prix Nobel de la paix, pour la simple raison qu’il s’est singularisé par rapport à des mouvements de protestation à travers le monde.

Mais, ces mêmes mouvements ont dégénéré dans la violence. En Algérie, pense-t-il, le Hirak a eu ses marques de noblesse et réussi à garder son caractère pacifique, tout en exprimant de manière légitime les revendications de tout un peuple, à savoir le changement et le passage de l’Algérie à la modernité. «Le Hirak est intervenu dans une conjoncture exceptionnelle et descendu à la rue pour réclamer un changement radical », dit-il, expliquant que
« c’est un phénomène politique et social dont il faut analyser les tenants et les aboutissants pour ainsi comprendre son évolution dans le temps et dans l’espace ». Dans cette optique, l’invité de la rédaction de la chaîne 3, de la Radio algérienne, est longuement revenu sur le côté obscur que cache les slogans du Hirak qui évoluent de manière à menacer cette authenticité qui l’a porté à la distinction universelle pour ses appels pacifiques au changement. Y a-t-il réticence aux changements abordés par les élections législatives et éventuellement locales ? «Dans une dynamique sociale et politique, il y a toujours deux forces qui s’opposent», explique-t-il, abondant que « l’une est pour le progrès et le changement et l’autre force qui résiste au changement empêche d’avancer ». Il admet que «l’équation n’est pas insoluble ». Et pour la résoudre, Kacimi préconise qu’« il suffit de faire prévaloir le dialogue, la concertation et surtout il ne faut pas marginaliser son vis-à-vis », suggérant d’aller plutôt dans la perspective de rassembler toutes les franges de la société, à l’objet de « constituer un front interne solide en mesure de faire face à toute éventualité ou l’avènement de situation de crises internationale ou régionale ».
Regrettant un certains débat à tendance subversive entre politiques et entre hirakistes eux-mêmes, l’analyste, met en garde contre des discours politiques à teneur dangereuse et des déclarations qui divisent au lieu de rassembler, dans la mesure où on ne peut pas insulter le peuple.
« On essaye de manipuler des discours à des fins électoralistes qui nous desservent et desservent l’intérêt national de l’Algérie », avertit-il appuyant qu’« il est inadmissible de tenir un discours discriminatoire, un discours qui provoque des situations de crises ou de conflits au sein de la société ». L’analyste avoue aussi que « l’Algérie a raté sa transition démocratique car elle a été, pour des décennies durant, à l’emprise d’une gouvernance pharaonique qui a empêché toute alternance politique, ce qui nous a empêché d’aller vers le progrès et la modernité ». « Il est important de réfléchir sur les voies et moyens pour améliorer de manière qualitative l’ensemble de nos réformes pour faire de l’Algérie un pays émergent, un pays en mesure de faire face aux exigences du peuple qui ne sont pas des moindres et elles sont importantes », conseille-t-il.

Des slogans subversifs le propre d’extrémistes
Pour revenir sur le chapitre Hirak, l’orateur fait savoir qu’il y a péril en la demeure, affirmant qu’il y a une (des) tentative(s) d’infiltrer celui-ci par des groupuscules. « Il y a des groupuscules violents qui sont d’obédience étrangère», indique-t-il, sans occulter de parler de « la main algérienne » qui a été, selon lui, à l’origine du désastre que nous subissons malheureusement dans des conditions très difficiles. Il appartient au pouvoir, souligne-t-il, d’isoler ces groupuscules extrémistes et violents pour préserver la paix et la stabilité en Algérie, rappelant au passage le triste épisode du soulèvement populaire d’octobre 1988 qui a été revendicatif et pacifique avant d’être infiltré par des groupuscules extrémistes tournés vers la violence et entrainaît un mouvement de masse dans une spirale violente dont les Algériens ont subi les affres pendant une décade. Se référant à la dernière marche populaire du vendredi 26 février courant, Kacimi affiche une déception quant à l’évolution de certains slogans qui virent vers la violence verbale, menant inévitablement à la violence et au désordre qui sont les deux sinistres facteurs empêchant d’aller vers une réelle démocratie.
H. M.

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