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LA RANÇON, MONNAIE D’ÉCHANGE CONTRE DÉFENSE D’INTÉRÊTS OCCULTES : Jeu trouble de la France au Sahel et ailleurs

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Trois soldats français, engagés dans le cadre de l’opération Barkhane, ont trouvé la mort, lundi, dans l’explosion d’une bombe artisanale dans la zone des trois frontières au nord du Mali.

Cet attentat meurtrier contre le corps expéditionnaire français intervient alors que l’Armée nationale populaire, en opération de rattissage dans la région de Djebel Boutouil, à Jijel, a découvert et détruit cinq casemates pour terroristes et récupéré la somme de 80 000 euros, représentant « la première tranche de la rançon, objet du marché conclu le mois d’octobre passé au Sahel » entre le gouvernement malien, la France et des groupes terroristes affiliés à l’organisation de l’État islamique dans les pays du Sahel pour la libération de quatre otages français contre l’élargissement de plus de 200 terroristes détenus au Mali. L’Algérie avait, à maintes reprises affirmé son rejet de tout paiement de rançons aux groupes terroristes. Elle a même œuvré, de concert avec d’autres pays, pour la criminalisation de cet acte qui va à l’encontre de la guerre contre le terrorisme. L’argent versé par la France au mois d’octobre dernier aurait probablement servi au financement des composants qui ont servi à la construction de l’engin explosif qui a tué les soldats français. Et même si la France officielle a tenté d’une manière maladroite de se dédouaner et de nier son implication dans la transaction qui a permis la libération de ses quatre otages contre l’élargissement de 200 terroristes détenus au Mali, les faits sont là pour battre en brèche ses dénégations. Dans sa politique dans la région du Sahel et en Afrique, elle a toujours opté pour le double jeu. Un discours officiel taillé dans le respect, de façade, de l’intégrité territoriale de ses anciennes colonies et leurs souverainetés, et une pratique menée par des cercles officieux et le lobbying à l’opposé de l’action de ses missions diplomatiques.

Les millions d’Euros de Lafarge
Et ce comportement n’est pas nouveau pour Paris. Dans Le Figaro du 20 septembre 2017, Mathilde Golla, affirmait dans un article que le groupe français Lafarge avait versé, entre 2011 et 2014, des centaines de milliers d’Euros, au groupe terroriste (EI), pour assurer la sécurité de ses installations et ses activités en Syrie. L’enquête menée par le gouvernement français n’a pas encore révélé tous ses secrets et le cimentier « Lafarge » n’a pas démenti les révélations sur ses pratiques en Syrie. Le jeu trouble de la France qui n’hésite pas à mettre plusieurs fers au feu, a été également dénoncé à l’occasion d’un article de Fréderic Bobin et Marc Samo, paru le 12 avril 2019 au journal le Monde. Les auteurs de ce document avaient dénoncé ce qu’ils avaient qualifié de jeu obscur de la France en Libye. « Paris soutient les forces légitimes mais tolère les attaques de l’Armée nationale libyenne du maréchal Haftar, qui avaient fait voler en éclats, le 4 avril 2019, l’accord de paix en Libye conclu au prix de longues et difficiles négociations. L’ANP qui a mené une guerre sans merci au terrorisme depuis son apparition en Algérie au début des années 90 du siècle dernier, continue de donner des coups de boutoirs aux groupes sanguinaires. Ses efforts ont permis de réduire considérablement leurs capacités de nuisance. Les « coups fourrés » de Paris et son jeu trouble en Afrique et dans la région du Sahel, sont une atteinte à la dynamique de la lutte aujourd’hui défendue par plusieurs pays. La France qui a perdu trois de ses soldats, lundi dernier, est en train de réfléchir à une stratégie de sortie pour ses forces engagées dans le cadre de l’opération « Barkhane ». Ce désengagement ne saurait réussir sans le concours et l’implication des pays voisins du Mali, qui eux sont les victimes du terrorisme et du discours non sincère de Paris. L’argent récupéré par une unité de l’ANP dans une casemate dans la wilaya de Jijel est une autre preuve que la France, partant du principe de la réalpolitique, défend ses intérêts, mais ne mène pas une guerre contre le terrorisme.
Slimane Ben

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