Entamée il y a plus d’une semaine, la rentrée universitaire ne se déroule pas sans couacs. La suspension du transport inter-wilayas, et l’insuffisance de dessertes des Cous au niveau de la capitale, ont fait que les déplacements des étudiants vers les bancs de la fac soient de véritables parcours du combattant. Une situation incommodante à laquelle il faudrait, au plus vite, remédier. C’est d’autant plus que des organisations estudiantines estiment avoir été exclues du débat, entamé lundi dernier, par le MERS en vue d’améliorer les œuvres universitaires, dont la question du transport.
C’est donc un vrai casse tête pour les étudiants, qui ont repris, le 15 décembre dernier, les études en présentiel, de rejoindre leurs salles de cours. Alors qu’au niveau d’Alger, ils trouvent beaucoup de difficultés à se déplacer, il en est pire pour ceux qui habitent dans d’autres wilayas du pays et qui doivent faire des trajets inter-wilayas. En effet, la situation épidémiologique ayant impliqué la suspension du transport entre les différentes wilayas a poussé ces derniers à puiser dans leurs poches pour se payer des taxis à des prix très exorbitants afin de pouvoir regagner la fac. Des prix allant jusqu’à 3 000 da, voire beaucoup plus, car cela dépend du trajet et du nombre de kilomètres à parcourir, sachant bien sûr que ce ne sont pas tous les étudiants qui peuvent assumer ces frais.
Un état de fait qui, en plus des contraintes liées à l’hébergement, a poussé beaucoup d’entre eux à ne pas faire de rentrée et à temporiser le temps de la reprise normale des transports. Au niveau d’Alger, les choses ne sont pas non plus aisées. Le manque de bus consacrés aux étudiants ainsi que la réduction du nombre de dessertes poussent ces derniers à se rabattre vers le transport privé. À Tafourah, à titre d’exemple, et malgré le nombre important d’étudiants qui fréquentent cette station, un seul Cous est programmé chaque heure avec le plus souvent des retards de plus de trentes minutes, alors que le service s’arrête à 16h sans prendre en compte le fait que la plupart des cours se terminent à 17h.
Dans certaines régions de la capitale, à l’exemple de Baraki, le transport des étudiants n’est même pas assuré, et ceux-ci recourent au transport public ou privé tout en faisant des escales en l’absence de lignes directes. L’impératif est donc d’augmenter, le plus vite, le nombre de bus roulant de et vers les différentes universités avec un planning qui ne pénalise pas les étudiants. Aussi, il faudra penser à assurer le service au delà de 17h.
Des organisations estudiantines en colère
Par ailleurs, des organisations estudiantines ont dénoncé leur exclusion de la commission installée lundi dernier par le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdelbaki Benziane, et qui sera chargée de l’amélioration des œuvres et services universitaires. Tout en menaçant de recourir à la contestation, ces organisations indiquent attendre des explications de la tutelle qui a décidé de ne pas les inclure parmi les membres de cette commission, soulignant qu’aucune réforme ne pourrait avoir lieu dans le secteur sans la participation des représentants des étudiants ou leur concertation puisqu’ils sont « les principaux concernés » et les « mieux informés » de ce qui se passe sur le terrain.
Rappelant que le dossier des œuvres universitaires, dont notamment la question de la bourse, de l’hébergement, de la restauration ou du transport, est depuis des années le point noir du secteur, ces organisations insistent sur l’importance de leur participation aux travaux de cette commission composée entres autres de cadres du ministère, de directeurs des œuvres universitaires, d’experts du centre de recherche en économie appliquée pour le développement ainsi que des spécialistes en sociologie.
Ania Nait Chalal
