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Léonard de Vinci Les carnets de dessins deux fois volés du maître de la Renaissance

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1796 : Louis-Napoléon Bonaparte entre en vainqueur à Milan. Et impose à l’Italie un lourd tribut de guerre en confisquant de nombreuses œuvres d’art.
Parmi ces dernières, douze carnets de Léonard de Vinci, issus de l’héritage laissé par le peintre à son ami Francesco Melzi. Datant de 1487 à 1508, de formes et de tailles variées (certains pouvaient tenir dans la poche), ils sont écrits de droite à gauche, dans un italien mêlé de lombard, dialecte natal de Léonard, sans ponctuation, ils contiennent de très nombreux dessins, certains à la sanguine. On peut les consulter en ligne. Depuis la fin du XVIIIe siècle, ils sont désignés au moyen de lettres, de A à M. Ces précieux manuscrits, qui n’ont pas encore livré tous leurs secrets, concernent essentiellement le pan scientifique et technique de l’œuvre du maître, même si le carnet A est un traité de la peinture. Architecture civile et militaire, machines volantes, pompes hydrauliques, études anatomiques, entre autres… : les très nombreuses passions savantes du génie universel sont représentées. Autant dire que c’est un patrimoine sans prix que Napoléon rapporta en France… Ce sont les délégués du conquérant qui ont suggéré ce choix, notamment le mathématicien Gaspard Monge. Plusieurs caisses de trésors arrachés à la Biblioteca ambrosiana furent ainsi emportées. Ces caisses prennent la direction de la Bibliothèque nationale, mais les carnets, eux, sont déposés à l’Institut national (aujourd’hui Institut de France) pour pouvoir être examinés par des savants. En 1815, la France étant à son tour occupée, la restitution des biens pris à l’Italie est décidée. Oui, mais les carnets sont oubliés… Une aubaine pour le trouble comte Guglielmo Libri-Carucci, mathématicien, professeur au Collège de France et membre de l’Académie des sciences, mais surtout grand voleur de livres. En 1848, cet Italien s’enfuit en Angleterre après avoir dérobé dans les bibliothèques françaises un grand nombre d’ouvrages et de manuscrits précieux, dont 34 feuillets volés au carnet A et 10 feuillets du carnet B. Condamné deux plus tard par contumace, il ne remit jamais les pieds en France et mourut en 1869. Non sans avoir vendu une partie de sa collection en Angleterre. Les feuillets du carnet A furent restitués à l’Institut de France en 1891. Ceux du carnet B, en revanche, consacré au vol des oiseaux, sont désormais conservés à la Bibliothèque royale de Turin. Un retour au pays…

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