La programmation prévisionnelle triennale des budgets des différentes Institutions publiques, dans le cadre de la Loi organique de septembre 2018 relative aux Lois de Finances (LOLF), permettra plus de maîtrise des finances et de transparence, a indiqué, hier, le nouveau ministre des Finances, Aymane Benabderrahmane.
En marge d’une journée d’études portant sur « la mise en œuvre de la réforme budgétaire », avec la participation des secrétaires généraux des différents ministères, accompagnés de leurs responsables financiers, le ministre a fait savoir que la mise en œuvre de cette loi organique permettra d’instaurer plus de transparence « et donner plus de diligence aux responsables des différents responsables ministériels et des organismes publics à l’effet de préparer leurs budgets sur un objectif triennal ». « Cela permettra aux gestionnaires de maitriser les flux budgétaires et à l’État de se projeter sur des espaces temporels plus conséquents, notamment pour éviter d’être pris au dépourvu et éviter ainsi de dévier des objectifs initiaux ainsi que les réévaluations budgétaires qui ont impacté négativement le budget de l’État dans le passé », a-t-il soutenu. Concernant la mise en œuvre de la LOLF, il s’agit, selon Benabderrahmane, d’informer tous les organismes publics sur les nouveautés portées par cette Loi organique, qui leur permet de programmer l’ensemble de leurs dépenses dans un cadre triennal et non plus annuel. « Cela permettra une meilleure maitrise des dépenses publiques », a-t-il estimé, expliquant que la mise en place d’un cadre temporel a pour but de faciliter les mesures de calcul des recettes et des dépenses. Il s’agit également de faciliter pour l’ensemble des départements ministériels la mise en place d’un budget prévisionnel pour suivre les dépenses publiques dans un cadre transparent et moderne, a-t-il soutenu, affirmant que « la priorité est de maitriser les dépenses et de les orienter vers les investissements productifs ». Interrogé sur les réformes de son secteur, le ministre a rappelé que la réforme du système financier et du système bancaire en particulier constitue une priorité pour le président de la République. « Nous travaillons à instaurer les réformes financières », a-t-il dit. Selon lui, ces réformes concernent notamment la gouvernance des banques et leur restructuration afin de parvenir à un système bancaire moderne, notamment via la digitalisation qui devra également concerner, a-t-il ajouté, les différentes administrations dépendant du ministère des Finances. Concernant le niveau des liquidités bancaires, Benabdarrahmane a assuré que celles-ci se trouvent « à un niveau acceptable », ajoutant que les banques sont en mesure d’octroyer des crédits actuellement. « Les comités de crédit sont fonctionnels, contrairement à ce que certains disent », a-t-il insisté. « Nous travaillons à créer un investissement productif. Nous allons mettre à disposition tous les outils et les mesures techniques, organisationnelles et juridiques pour faciliter l’investissement », a-t-il affirmé. Concernant le financement des besoins budgétaires de l’État, le ministre a rappelé l’instruction du président de la République visant à ne pas se tourner vers l’endettement extérieur quelle que soit sa forme. « Nous travaillons à éviter cette voie qui pourrait nous entraver dans notre démarche de développement et dans l’indépendance de nos décisions économiques et financières », a souligné Benabderrahmane, expliquant qu’il existe d’autres pistes que le gouvernement compte exploiter dans le cadre du financement des besoins budgétaires de l’État. « Nous avons des marges que nous allons exploiter et nous n’allons lésiner sur aucun moyen pour parvenir au financement du déficit et faire face aux besoins budgétaires de l’État », a-t-il indiqué.
Hamid Mecheri