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APRÈS L’ANNONCE DU PORT OBLIGATOIRE DU MASQUE : Disponible, mais dépasse de loin le prix plafonné

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Le ministre délégué chargé de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, a apporté, dès le 21 mai dernier, des précisions sur la disponibilité et les prix des masques de protection contre le covid-19, en prévision de son port obligatoire sur les lieux publics, dès dimanche dernier, 1er jour de l’Aïd El-Fitr.

«Les prix varieront entre 40 DA/unité pour les masques dits alternatifs et 90 DA/unité pour ceux chirurgicaux», a-t-il assuré en ce jour pour une annonce qui n’a pas trouvé d’effet sur le terrain. Depuis ce début de semaine, la réalité est tout autre en effet. Le masque à 40 dinars est quasiment introuvable, et quand les différents types de bavettes vous sont proposés, les prix s’affichent à 90 DA et plus. Pour de nombreux pharmaciens et propriétaires de pharmacies, « les prix sont ainsi, car c’est d’abord le fournisseur du produit qui nous fixe le coût du masque ». Bien avant l’entrée en vigueur de l’obligation du port du masque, le ministre délégué, Lotfi Benbahmed, avait affirmé, 21 mai dernier, que « les prix varieront entre 40 DA/unité pour les masques dits alternatifs et 90 DA/unité pour ceux chirurgicaux » et les déclarations de ses collègues, le ministre de la Santé ainsi que celui du Commerce affirment que les prix du masque seront plafonnés, la réalité est tout autre, et le respect du plafonnement du coût du masque ne semble pas avoir été pris en compte pour réussir l’opération du port obligatoire du masque par tous, notamment par sa disponibilité et l’accessibilité de tous à ce produit. D’autant plus que celui-ci devra faire partie, dans les semaines, voire les mois à venir, de notre quotidien, en attendant la découverte et la commercialisation d’un vaccin contre le Covid-19.

Il fallait anticiper
Par ailleurs, même si un dispositif de distribution gratuite de milliers de masques a été mis en branle depuis notamment le week-end dernier, dès l’annonce de l’obligation du port du masque dans les lieux publics, à partir du premier jour de la fête de l’Aïd, il aurait été plus judicieux d’anticiper dans l’annonce précitée, de plusieurs jours, pour éviter tout risque ou situation de grande affluence chez les pharmaciens, comme c’était le cas, jeudi dernier, à Bab El-Oued, Alger-Centre, ou bien à Belouizdad. Mercredi dernier, , le gouvernement a décidé de rendre « strictement obligatoire » le port du masque dans les lieux publics à partir du premier jour de l’Aïd El-Fitr, et ce afin de mieux juguler la propagation du Covid-19, durant ces jours de fêtes certes, mais aussi pour les semaines à venir, devant enregistrer l’allègement des mesures de confinement, notamment en lien avec la reprise graduelle de l’activité socio-économique, et aussi de l’afflux des estivants vers les plages et autres lieux de détente, à l’occasion des grandes vacances, période très favorable aux regroupements, aux déplacements et aux contacts. Le respect de la distanciation sociale étant exigé pour stopper la propagation de l’épidémie, le port du masque est également obligatoire dans les endroits publics et lieux enregistrant une affluence de personnes. C’est-à-dire, les marchés, les administrations et les magasins pour ne citer que ces lieux. Tout contrevenant à cette règle obligatoire devra assumer son geste irresponsable, car il met en danger la vie d’autrui, par sa prise à la légère de cette pandémie qui a bouleversé le monde entier, causant jusqu’aux dernières 24 heures, plus de 348 000 décès et 5 604 697 personnes contaminées. Chez nous, le dernier bilan officiel, communiqué, hier, par le président du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus, a fait état de 8 décès et 194 personnes atteintes par le virus. Pour le président de l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), attirant l’attention sur « la tendance spéculative » marquant le coût du masque, déjà bien avant que celui-ci ne devienne obligatoire, Mustapha Zebdi a estimé, la semaine passée, bien avant l’annonce de l’obligation du port du masque par les pouvoirs publics, que « le prix réel d’une bavette n’excéderait pas les 15 DA et que 40 DA l’unité était déjà un prix excessif » a-t-il affirmé.
Karima Bennour

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