Le Collectif des défenseurs des droits de l’Homme sahraouis (Codesa) a demandé l’intervention urgente du Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme (HCDH), Mme Michelle Bachelet pour la libération des prisonniers politiques sahraouis qui purgent des peines injustes dans les prisons marocaines, pour avoir revendiqué la décolonisation et l’indépendance du Sahara occidental. Dans une lettre adressée vendredi au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme, le Groupe présidé par l’illustre militante sahraouie, Aminatou Haidar, a rappelé que l’État marocain continue d’arrêter des défenseurs des droits de l’Homme, des blogueurs, des étudiants et syndicalistes sahraouis pour leur position en faveur de l’indépendance du Sahara occidental, ou pour leur participation à des manifestations pacifiques dans lesquelles l’autodétermination et le droit de bénéficier des ressources naturelles sahraouies sont revendiqués. « Le Collectif des défenseurs des droits de l’Homme sahraouis souhaite s’exprimer par écrit sur une question humanitaire liée à la question de la détention politique au Sahara occidental, territoire sous mandat des Nations unies, dans laquelle il est détaché la Mission pour l’organisation d’un référendum (MINURSO) depuis 1991, immédiatement après la signature du cessez-le-feu entre les parties au conflit, à savoir le Front Polisario et le Royaume du Maroc, comme étape préliminaire à la mise en œuvre du processus de paix qui garantit le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, conformément à la Charte des Nations unies », a-t-on ajouté dans le texte. Le Codesa a encore rappelé dans sa lettre qu' »il ne fait aucun doute que le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, en tant que membre du Secrétariat de l’ONU, a, parmi ses tâches, la mise en œuvre et l’application des paramètres internationaux des droits de l’Homme sur le terrain par tous les États, en plus de les promouvoir et de les protéger pour tous ». « Il (HCDH) a pu se rendre au Sahara occidental en 2006 et 2013, où il a pu recueillir sur place de nombreux témoignages en direct sur les graves violations des droits de l’Homme perpétrées par l’État marocain contre des civils sahraouis », a soutenu le Codesa, soulignant que « ces violations se poursuivent en l’absence totale d’un mécanisme international de suivi et de rapport périodiques sur la situation des droits de l’Homme dans ce territoire illégalement occupé par le Royaume du Maroc depuis plus de quatre décennies ». Malgré les rapports de prestigieuses organisations et associations internationales de défense des droits humains et l’appel lancé par les institutions parlementaires régionales et les observateurs internationaux pour mettre fin à ces pratiques abusives, l’État marocain continue d’arrêter des défenseurs des droits humains, des blogueurs et des étudiants et les syndicalistes sahraouis en raison de leur position sur la question du Sahara occidental ou en raison de leur participation à des manifestations pacifiques. Dans son rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme dans le monde, le Département d’État américain a confirmé que les forces de sécurité marocaines avaient utilisé la force pour disperser des manifestations pacifiques au Sahara occidental occupé, où une intervention des services de sécurité pour disperser une manifestation à El-Ayoune occupée , entraînant la mort d’une jeune sahraouie et l’arrestation d’un certain nombre de manifestants pacifiques. Le rapport a abordé, également, le refus persistant des autorités d’occupation marocaine d’autoriser les organisations sahraouies de défense des droits humains à opérer dans les territoires occupés et l’expulsion continue des observateurs et de la presse internationale de ces zones sous occupation marocaine.
À ce titre, au cours de l’année 2019, les autorités de l’occupation marocaine ont expulsé quarante-trois (43) personnes de différentes nationalités du Sahara occidental, dont des journalistes, des avocats et des élus. Le Département d’État a rappelé que, selon le rapport du Secrétaire général de l’ONU d’avril 2019, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) a continué à recevoir des communications d’avocats, de membres de famille des Sahraouis arrêtés lors du démantèlement du camp de Gdeim Izik en 2010, ajoutant que plusieurs ont été soumis à la torture, à une mise à l’isolement prolongée et à d’autres mauvais traitements. « Le rapport d’octobre du Secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental a noté que le HCDH avait reçu des informations faisant état de violations des droits de l’Homme perpétrées contre des Sahraouis, y compris des détentions arbitraires », a souligné le Département américain. En outre, le rapport du Département d’État américain a appelé à l’ouverture d’une enquête pour condamner les personnes impliquées dans des violations des droits de l’Homme dans les zones occupées du Sahara occidental, soulignant que l’absence d’enquêtes et de poursuites contre les personnes impliquées dans ces violations a contribué à l’expansion de l’impunité.
M. B.