Des écoles privées d’Oran se sont tournées vers le e-learning (cours à distance) pour continuer à suivre leurs élèves et diriger leur progression à travers des plateformes numériques d’apprentissage des cours, suspendus suite à la fermeture des établissements scolaires par les autorités pour faire face à la propagation du coronavirus (Covid-19).
Dès l’annonce du dispositif adopté par le ministère de l’Education nationale, les écoles privées d’Oran ont relevé le défi pour permettre à leurs élèves de préparer aisément les examens de fin d’année, à l’image d’un groupe scolaire composé d’une école primaire, d’un CEM et d’un lycée, sis à Haï El Menzah. Le propriétaire du groupe scolaire, M. Hammamouche a indiqué qu’une convention a été signée avec une chaine de télévision privée pour la diffusion des cours, ajoutant que toute une logistique a été mise en place et une plateforme multimédia fonctionnelle a été lancée.
Les élèves des classes d’examen suivent normalement leurs cours sur cette chaîne, alors que les autres niveaux suivent les cours du programme national sur la chaine YouTube de l’école, a-t-il précisé, expliquant que « les élèves reçoivent des devoirs à faire et peuvent contacter leurs enseignants par mail pour demander des explications des cours ». Et de poursuivre : « Dès les premiers jours, les élèves suivent avec assiduité les cours et sont même très intéressés. Nous avons tenu à ce qu’ils reçoivent un enseignement d’une année scolaire complète, soit des trois trimestres ».
Parents et élèves satisfaits
De leur côté, les parents semblent avoir totalement adhérés à cette méthode d’enseignement à distance via la télévision ou Internet, notamment pour les classes d’examen, qui est, de leur avis, « une bonne opportunité pour leurs enfants ». « Mes deux enfants préparent le Bac et le BEM. Ils suivent les cours à la télévision et sont constamment en contact par téléphone ou par e-mail avec leurs professeurs et leurs camarades », a déclaré Faïza, une parente d’élèves de l’école privée. « Mes enfants sont confinés à la maison. Je ne leur impose pas de réviser leurs cours durant toute la journée, car je sais qu’avec le confinement ils s’ennuient et n’arrivent parfois pas à se concentrer », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Azziz, père de deux lycéens en première et deuxième année, tient à ce que son fils et sa fille suivent les cours diffusés sur YouTube. « J’essaye de suivre mes enfants et les aider surtout lorsqu’ils reçoivent des devoirs par e-mail et qu’ils doivent les rendre à leurs professeurs », a-t-il précisé. « Le système ‘e-learning’ est très intéressant puisqu’il permet aux élèves de travailler chez eux dans de bonnes conditions », a ajouté le parent d’élève, notant néanmoins que les jeunes de leur âge ont besoin de sortir au grand air, de rencontrer leurs amis et de pratiquer un sport.
De nombreux élèves des écoles privées, notamment ceux des classes d’examen, ont indiqué suivre également des cours via la télévision.
L’enseignement en ligne semblant faire ses preuves, des parents d’élèves, des professeurs ainsi que des syndicalistes voient dans cette méthode une opportunité pour développer le secteur de l’éducation nationale après la levée du confinement.
Le e-learning pour développer le système éducatif
L’objectif principal est d’améliorer le niveau des élèves et lutter efficacement contre le phénomène des cours particuliers, qui saignent les budgets des familles d’élèves, notamment des classes d’examens. Pour un parent d’élève, « le e-learning, tel qui l’est appliqué actuellement en cette période de confinement, ne coûte que le prix de la connexion internet, soit une moyenne de 1.000 DA par mois selon le forfait ». « Cette méthode ne demande pas de grands moyens. L’occasion peut être saisie pour développer un enseignement à distance totalement numérisé. Ainsi, les écoles privées et le Centre national d’enseignement à distance (CNED) pourront mettre en place un réseau d’enseignement très performant », a-t-il ajouté. Pour le propriétaire du groupe scolaire, l’idée d’aller vers le e-learning et de développer ce système existe, mais les moyens humains nécessaires peuvent faire défaut. « Avec le confinement, nos professeurs sont disponibles pour l’enregistrement vidéo des cours, mais avec la reprise des études ça ne sera plus le cas », a-t-il poursuivi. Pour développer ce type d’enseignement, les spécialistes estiment également indispensable de trouver les ressources humaines nécessaires – des professeurs compétents – pour faire animer et gérer le système et une plateforme numérique performante, et de régler la question de la faiblesse du débit d’Internet. Les moyens matériels et les budgets à eux seuls ne sont pas suffisants, estiment-ils.