Une semaine après la célébration de premier anniversaire du Mouvement populaire, la mobilisation des étudiants a été importante, hier à Alger, ainsi que dans plusieurs campus universitaires partout en Algérie, pour marquer l’acte 53 du Hirak. Dans la capitale, la manifestation, qui a drainé des milliers d’étudiants rejoints par des citoyens de tous âges, a été dominée par les appels à rejoindre le Mouvement pour entretenir la flamme de la ‘’Révolution du sourire’’. «Ce Hirak est un devoir national» : un slogan qui a été largement relayé et qui circule sur les réseaux sociaux. La marche d’hier a été mise sous le slogan évocateur : «Mardi 53 : La fierté, l’espoir et l’avenir appartiennent aux étudiants». Une pancarte affiche : «la lutte ne nous coûtera pas plus que ce que nous a coûté notre silence !». Sur une autre, on lira : «22 février 2019/22 février 2020 : Yatnahaw ga3. Article 7 et 8». «Dites à votre président que le temps n’est pas au dialogue. Nous continuerons notre révolution jusqu’au bout », ont chanté les manifestants.
Les mêmes slogans ont ressurgi encore hier : « Makach Char3ya !», (Il n’y a pas de légitimité !), « Dawla madanya machi 3asskarya !», (Etat civil et non pas militaire), «Cha3b Yourid Istiklal !», (Le peuple veut l’indépendance !). Sur le long parcours de la marche, les manifestants ont invité les passants et les riverains à rejoindre le mouvement. La marche d’hier s’est déroulée sans incidents comme cela était mardi dernier. «La répression, la fitna et l’absence de la Justice et de la liberté de presse n’entamerons en rien de notre détermination», lit-on sur une affiche brandie par une femme quinquagénaire.
Aux devants du cortège des marcheurs, un carré composé par des étudiants soulèvant ces pancartes : «Nous poursuivrons notre marche jusqu’à l’avènement du changement», «Mon pacifisme est plus fort que ta répression. Mon arme c’est la liberté et la tienne ce sont les ordres d’en haut». Comme c’est le cas depuis des mois, les manifestants ont brandi des portraits de détenus d’opinion et politiques, comme Karim Tabbou, Foudil Boumala et Abdelouahab Ferssaoui, dénonçant au passage les procès et le maintien en détention de ces personnalités.
Un manifestant a repris une expression prononcée par Boumala, lors de son procès, ouvert dimanche dernier : «C’est vous qui êtes prisonniers dans votre système». «Comment voulez-vous que j’arrête le Hirak alors que des hommes libres sont en prison», affiche une autre pancarte. La consécration du 22 Février comme Journée nationale par le président Tebboune n’a pas été du goût des Hirakistes, le considérant plutôt comme une provocation : « Depuis quand avez-vous vu le peuple algérien contre son armée pour décréter le 22 février journée de fraternité du peuple avec son armée ? », s’interroge un manifestant à travers une pancarte. Le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, a été également fustigé. « Ya Zeghmati warrah l9anoune », ( Zeghmati ! où est la loi », ont répété les manifestants pour dénoncer les procès intentés contre Boumala et Tabbou.
Hamid Mecheri