L’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef) est bien déterminée à aller jusqu’au bout des revendications, en maintenant son mouvement de protestation annoncé il y a quelques jours. Le syndicat compte organiser aujourd’hui un sit-in devant le siège de l’annexe du ministère de l’Éducation, à Ruisseau, suivie d’une marche nationale, Selon le communiqué de ce syndicat diffusé sur sa page facebook. L’Unpef dénonce l’attitude du ministère de tutelle face aux revendications de la famille éducative formulées depuis le 7 octobre, début du mouvement de la protestation. «Le Conseil national pointe du doigt l’attitude du ministère de tutelle le considère responsable de la situation actuelle du secteur», indique l’Unpef qui dénonce la politique de «la sourde oreille» engagée par le ministère de l’Éducation et qui n’a pas répondu aux revendications soulevées depuis des mois. Par ailleurs, ce syndicat «dénonce avec force le phénomène des agressions qui guettent les enseignants, les administrateurs et les fonctionnaires du secteur, et cela dans l’enceinte éducative». Dans ce sens, il a appelé à la nécessité de trouver, en urgence, des mécanismes de protection». Le cycle primaire est le plus touché par les grèves, suite au bras de fer entre les enseignants et le ministère de tutelle. Devant le silence du ministère de l’Éducation et l’absence du dialogue, les enseignants du primaire n’ont, semble-t-il, pas d’autres solutions que d’observer des rassemblements devant les directions de l’éducation du pays pour faire pression sur le ministre. Les grévistes marquent un arrêt de travail deux jours par semaine, lundi et mercredi. Face aux appels multiples sur les réseaux sociaux pour des actions de protestation, le ministère de l’Éducation nationale a réagi samedi passé. Tout en mettant en garde contre «les faux appels à la grève», le ministère de tutelle a exhorté «à faire attention» contre ce genre d’appels «malveillants» et à « ne pas les suivre du fait qu’ils ne reposent sur aucun fondement juridique et réglementaire», et appelle à prendre en considération l’intérêt des élèves dont le droit à la scolarité est garanti par la Constitution.
«Au moment où le ministère de l’Éducation a entamé l’organisation de rencontres bilatérales et périodiques avec l’ensemble des partenaires sociaux, dès le 20 février, conformément aux engagements de monsieur le ministre de l’Éducation nationale aux secrétaires généraux et présidents des syndicats lors de la rencontre du 14 février (…), il a été constaté une tendance vers la diffusion d’appels via les réseaux sociaux en vue d’entamer des actions de protestation sans respecter la réglementation en vigueur», lit-on dans le communiqué publié par le ministère.
Le bras de fer parti pour durer
Dans leur revendications, les enseignants contestataires, réclament, entre autres, de meilleures conditions de travail et revendiquent, entre autres, la révision des programmes pédagogiques, l’application avec effet rétroactif du décret présidentiel 266/14 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires et l’unification des critères de classement afin de valoriser sur un pied d’égalité les détenteurs de diplômes. Ils réclament également la révision du salaire de l’enseignant du primaire, la diminution du volume horaire et surtout des charges extra-pédagogiques dont sont chargés les enseignants, comme surveiller les élèves à l’entrée et la sortie de l’école, dans la cour et à la cantine. Les enseignants attendent toujours une invitation du ministère de l’Éducation nationale pour mettre le point sur leurs revendications. En l’absence du dialogue entre les deux parties, la scolarité des élèves risque d’être compromise si ce blocage perdure. Inquiets, les parents d’élèves ne savent plus à quel saint se vouer ! Le secteur semble connaître de nouveau des perturbations qui ne seront pas sans impacts.
H. Hadjam