Le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed a ordonné, hier, le placement de Mokhtar Reguieg, ancien chef du protocole à la présidence de la République, sous mandat de dépôt, dans le cadre des enquêtes sur des affaires de corruption impliquant plusieurs ministres et hommes d’affaires. Le sort de Mokhtar Reguieg a été tranché dans la soirée de dimanche dernier : il a été placé en détention provisoire à la prison d’El-Harrach. Il a été entendu pendant plusieurs heures par le juge d’instruction suite à des enquêtes menées par la brigade de la Gendarmerie nationale de Bab Jedid, à Alger. Le limogeage de Mokhtar Reguieg de ses fonctions à la Présidence a été décidé le 17 avril 2019. En mai dernier, Reguieg a été convoqué et entendu, en qualité de témoin, par le juge d’instruction du tribunal militaire de Blida, dans le cadre de l’enquête qui visait le frère du président déchu, Saïd Bouteflika, les anciens patrons du Renseignement sécuritaire, Mohamed Mediène dit Toufik et Athmane Tartag dit Bachir et la patronne du PT, Louisa Hanoune (Acquittée dans cette affaire et libérée de prison).
La comparution de Reguieg intervient après une absence de plusieurs jours, alors que des rumeurs circulaient au sujet d’une fuite à l’étranger. Considéré comme l’homme fort de la boîte noire du régime Bouteflika, Reguieg a été informé d’une promotion en vue, avant la chute du Président, au poste d’ambassadeur, si un mouvement des chancelleries algériennes établies à l’étranger auraient été opéré à ce moment-là. L’ex-directeur du protocole est impliqué dans des affaires de corruption dans lesquelles une quarantaine de personnes a été convoquée. Figure dans ce lot, l’homme d’affaires Hocine Metidji, P-DG du groupe éponyme, sur lequel pèse des soupçons de «transfert illicite de capitaux vers l’étranger», «blanchiment d’argent», «financement illicite de la campagne électorale du 5e mandat du Président déchu», «complicité de dilapidation de deniers publics», «trafic d’influence» et «violation de la réglementation des marchés publics».
Hamid Mecheri
JUSTICE
Le procès de Karim Tabbou fixé au 4 mars prochain
Le tribunal de Sidi M’hamed a fixé la date du procès de l’activiste et militant politique, Karim Tabbou, pour le 4 mars prochain, a fait savoir l’un de ses avocats, Mostafa Bouchachi. Arrêté le 11 septembre dernier à son domicile à Douéra (Alger) avant d’être relâché le 24 septembre, puis interpellé à nouveau et emprisonné le lendemain à la prison de Koléa, Karim Tabbou est poursuivi pour « atteinte au moral de l’armée », « atteinte à l’unité du territoire national» et «incitation à attroupement ».
H. M.
PROCÈS DE FODIL BOUMALA
Le verdict connu le 1er mars prochain
Le procureur du tribunal de Dar El-Beïda (Alger) a requis, dimanche, une année de prison ferme assortie d’une amende de 100 000 DA à l’encontre du détenu politique et activiste du Mouvement populaire, Fodil Boumala. En détention préventive depuis le 19 septembre 2019, le journaliste est poursuivi pour « atteinte à l’unité nationale et publication de nature à porter atteinte aux intérêts du pays ». Ce dernier a plaidé son « innocence » et dénoncé « un procès politique ». Après une audience judiciaire qui a duré plusieurs heures (près de 16 heures), le verdict de l’affaire a été renvoyé au 1er mars prochain, comme révélé par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
H. M.