Un concert de musique classique a été animé jeudi soir à Alger, par le pianiste Simon Ghraichy, dans des atmosphères solennelles, devant un public nombreux et recueilli. La grande caisse de résonance que constitue l’espace imposant de la Basilique «Notre Dame d`Afrique», a permis, au pianiste Simon Ghraichy de promener l’assistance dans une randonnée onirique à travers une dizaine de pièces savamment choisies, de différents grands compositeurs, de la période du moyen âge jusqu’à l’époque contemporaine. Durant près de 65 mn, le génie créatif des compositeurs et la virtuosité de l’artiste, époustouflant de technique et de maîtrise de l’instrument, ont été mis en valeur dans le silence sacral des lieux et la pureté des sonorités. «Prélude et fugue en LA mineur» de Jean Sébastien Bach (1685-1750) et Franz Liszt (1811-1886), «Variations sur un thème de Beethoven» de Robert Schumann (1810-1856), «Timelapse», de Michael Nyman né en 1944, ont figuré parmi les pièces au programme du pianiste, tout de noir vêtu, avec une veste et des chaussures ornées de broderies. Dans des variations modales et rythmiques, le pianiste, également investi dans la recherche et les études comparatives sur des œuvres d’époques différentes, est passé de la rigueur académique des grands classiques, à la spontanéité caractérisant les musiques et chants populaires, conçus dans des cadences ternaires aux ambiances festives. L’artiste a ensuite enchaîné dans un tout autre registre musical avec, «Recuerdos de la Alhambra» de Francisco Tarrega (1852-1909), «Asturias» d’Issac Albeniz (1860-1909), «2 danses Afro-cubaines» de Ernesto Lucuona (1895-1963), «Alfonsina y el mar» d’Ariel Ramirez (1921-2010) et «Danzon No 2» d’Arturo Marquez né en 1950. «Très heureux» de se produire devant le public algérois, «chaleureux et accueillant», Simon Ghraichy, prenais du plaisir à présenter chacune des musiques interprétées, expliquant qu’il a du adapter au piano, les pièces, «Asturias» et «Recuerdos de la Alhambra», initialement écrites pour guitare. Dans la solennité de l’instant, le public a savouré chaque moment du spectacle dans l’allégresse et la volupté, appréciant le professionnalisme et le talent de l’artiste, en Algérie pour la première fois, et dont c’est la deuxième prestation après celle à Tlemcen (la veille) et avant celles de Constantine et Annaba. En présence de représentants des missions diplomatiques françaises et mexicaines accréditées à Alger, le pianiste Simon Ghraichy, répondant au rappel de l’assistance, est remonté sur scène pour clore son récital avec «Les sauvages» de Jean Philippe Rameau. Né en 1985, imon Ghraichy, français d’origine libano-méxicaine, est devenu une figure incontournable de la scène classique, jouissant du respect de ses pairs pour sa virtuosité irréprochable, son charisme et sa personnalité décomplexée qui lui vaudra de conquérir très vite de nouveaux publics. Elève de Michel Béroff et Daria Horova au conservatoire national supérieur de musique à Paris, et de Tuija Hakkila au Sibelius Académy à Helsenki (Finlande), sa carrière prit un essor en 2010, pour voir ensuite, son talent d’artiste accompli sollicité dans de grands événements en France et ailleurs pour se produire sur les scènes les plus prestigieuses du monde. Réalisant plusieurs enregistrements en 2016 dans le cadre d’un partenariat de trois ans avec Universal Music France, Simon Ghraichy a sorti quatre albums, «Transcriptions et paraphrases d’airs d’opéras faites au XIXe siècle par Franz Liszt»(2013), «Sonate pour piano en SI mineur» de Franz Liszt et «Kreisleriana» de Robert Schumann (2015), «Héritages» (2017) et «33» (2019).
Organisé par la Basilique «Notre Dame d’Afrique», le récital de piano de Simon Ghraichy a été programmé, selon le recteur de la basilique Notre-Dame d’Afrique, père José Maria Cantal Rivas, dans le cadre du «programme régulier, initié par l’église».