Le nouveau gouvernement a décidé de reprendre les entreprises, propriété de l’État qui avaient été privatisées sous le règne de l’ex-président Bouteflika, durant la période de l’exercice de ses deux premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sallal.
Ces derniers ont procédé à la liquidation des entreprises publiques, en les cédant à un dinar symbolique, aux hommes d’affaires affiliés au système bouteflikien. Des experts avancent que le recours à la nationalisation de ces entreprises est intervenu tardivement après que la plupart d’entre elles ont été transformées en entrepôts sans rapport avec leurs activités initiales axées sur la production, après les avoir dépouillés de leur équipements, ces derniers ont été aussi cédés, à des dinars symboliques. Les nouvelles procédures et mécanismes visant à remettre sur les rails ces entreprises liquidées sous le rouleau compresseur d’une privatisation au dinar symbolique, un cadeau, alors qu’elles valaient des sommes importantes en plus que ces entreprises font partie du patrimoine industriel et économique de l’État. Le plan du gouvernement, qui devrait être présenté la semaine prochaine, selon des médias locaux, au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, porte, selon le quotidien national, El-khabar, sur des procédures et mécanismes visant à restaurer toutes les entreprises précédemment privatisées sans apporter de valeur ajoutée à l’industrie et à la production nationales, ce qui permettra la récupération de milliers d’hectares. Selon ce même quotidien, le comité ministériel mixte, sera sous la supervision du président de la République et sera chargé de «restaurer» les entreprises privatisées sous le règne de l’ex- président Bouteflika, dont certaines, selon les mêmes sources, ont été affiliées à des hommes d’affaires qui sont actuellement détenus à la prison d’El Harrach. Elles sont près de 800 entreprises à être concernées par cette opération de récupération, dont 80% ont été transformées en entrepôts et hangars, n’apportant aucune valeur ajoutée à l’économie nationale. Il est à rappeler, que durant les deux dernières décennies, près de 1500 entreprises nationales appartenant à divers secteurs de l’activité économique ont été fermées, entraînant un licenciement massif, et la privatisation d’une grand nombre de ces entreprises, en les cédant à un dinar symbolique, a été davantage fatal, pour les caisses de l’État, après que les ex-gouvernements d’Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal aient reconnu la faillite de ces entreprises après l’échec de la privatisation. Un plan qui a fortement porté atteinte à l’économie du secteur public, aux caisses de l’État, au savoir-faire national, pour ne citer que le secteur du textile et la confection de produits en cuir et davantage de dégâts, avec la perte de milliers de postes d’emplois. Les entreprises publiques ont été la cible, les vingt dernières années, d’un groupe d’hommes d’affaires affiliés au système bouteflikien, qui profitant des largesses des prêts bancaires auprès des banques publiques, se sont rués, pour acquérir ces entreprises, avec un dinar symbolique, le cadeau que leur ont fourni leurs partenaires dans les sphères de la prise de décision politique, notamment les gouvernements Ouyahia et Sellal.
La démarche consistait, en codifiant les procédures de clôture des entreprises, en annonçant leur faillite ou en ouvrant leur capital à des propriétaires étrangers ou nationaux.
Karima Bennour