Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a achevé une visite courte, mais très dense, s’est montré très satisfait de ses entretiens à Alger et de la relance de la coopération bilatérale qui embrasse de nombreux domaines.
Il a affirmé : « l’Algérie est un élément de stabilité et de paix dans la région », soulignant l’impossibilité de parvenir à un résultat dans le dossier libyen avec des solutions militaires. Lors d’une conférence de presse à l’issue de son entretien avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Président Erdogan a déclaré que « l’Algérie est un élément de stabilité et de paix en cette conjoncture difficile que traverse la région et face aux développements en Libye, qui ont un impact direct sur ce pays voisin », estimant « impossible de parvenir à un résultat dans le dossier libyen avec des solutions militaires ». Évoquant « des contacts intenses avec les pays de la région et les acteurs internationaux pour un cessez-le-feu durable et la reprise du dialogue politique » en Libye, M. Erdogan a fait savoir que les discussions avec le Président Tebboune « ont permis de se focaliser sur les démarches communes à entreprendre dans ce sens ». « Le dialogue et l’entente demeurent les facteurs essentiels à une stabilité durable », a-t-il soutenu. Saluant « fortement » l’adhésion de l’Algérie au processus de Berlin, où elle aura, a-t-il dit « une contribution précieuse et constructive dans le cadre des efforts visant à instaurer la stabilité en Libye », il a mis en avant l’impératif d’agir pour que la Libye ne soit pas un terrain propice aux organisations terroristes et aux barons de la guerre. Par ailleurs, le Président Erdogan a rappelé l’initiative turco-algérienne, à la faveur du Sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) présidé par son pays, qui a permis la prise d’une décision par l’Assemblée générale de l’ONU sur la protection des Palestiniens, affirmant que c’est là « un exemple concret » de la solidarité entre les deux pays au plan international. S’agissant de la coopération bilatérale, le président turc, pour qui notre pays est la « porte de l’Afrique”, s’est félicité de la volonté des deux pays de la hisser « aux plus hauts niveaux » partant des solides liens d’amitié, de fraternité et de l’histoire commune, qui remonte à plus de cinq siècles entre l’Algérie et la Turquie. Il a affirmé, à ce propos, que sa visite a permis « l’évaluation de tous les aspects des relations, y compris politiques, économiques, commerciaux et culturels » et la signature de la déclaration commune portant création d’un Conseil de coopération de haut niveau. Le Président Erdogan a indiqué avoir adressé au Président Tebboune une invitation à effectuer, cette année, une visite en Turquie pour la tenue de la première réunion de ce Conseil, précisant que les deux parties envisagent sa tenue « très prochainement ». En matière de coopération commerciale, le Président turc a fait savoir que la rencontre avait permis d’évaluer le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, annonçant que les deux parties avaient convenu de le porter à plus de cinq milliards de dollars, d’autant que l’Algérie « est le deuxième partenaire de son pays en Afrique ». Il a indiqué, dans ce contexte, que les investissements turcs en Algérie dépassaient les 3,5 milliards de dollars, ce qui dénote, a-t-il dit, « de la confiance de la Turquie en l’Algérie ». Soulignant la volonté des deux pays à encourager les opérateurs à accroître les investissements et à travailler ensemble dans le cadre d’un partenariat « gagnant-gagnant », le Président Erdogan a annoncé la facilitation de la circulation des Algériens souhaitant se rendre en Turquie par l’ouverture de centres de visas en Algérie. Au titre du renforcement de la coopération industrielle, le Président Erdogan a précisé qu’il a été convenu de saisir les opportunités d’approfondir la coopération dans le domaine des industries de défense et de renforcer la coopération parlementaire. Pour l’Algérie, le développement de ses relations avec la Turquie s’inscrit, comme l’a souligné le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerrad, devant le Forum d’affaires algéro-turc, “dans le sens d’un partenariat fort dans tous les domaines”. Il a cité les secteurs qui ont fait l’objet d’accord entre les hommes d’affaires algériens et turcs à l’occasion de ce forum et qui sont l’énergie, l’industrie légère, les nouvelles technologies, les start-up, l’agriculture, l’hydraulique et le tourisme.
M. Bendib