La multiplication des accidents de la route, qui ont frappé les Algériens durant ce mois de janvier en particulier, semblent contraindre les hautes autorités à réagir et se pencher sur le phénomène. Ceci, pour ne citer que la dernière hécatombe routière en date, notamment celle survenue à El Oued ayant fait au moins 13 morts, et qui marque toujours les esprits sensibles. C’est ainsi que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a chargé le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, de tenir, dans les plus brefs délais, un Conseil interministériel consacré exclusivement à l’examen de ce fléau. Selon un communiqué de la Présidence de la République, il s’agit également de proposer des mesures susceptibles de mettre fin à ces catastrophes, qui ont pris des proportions inacceptables et intolérables, avec la hausse constante et préoccupante de sinistres sur nos routes, occasionnant des pertes humaines et matérielles et impactant la santé publique et l’intégrité du citoyen. Plusieurs départements ministériels devraient donc faire part à ce conseil, à l’instar du ministère des Transports, celui de la Santé, l’Intérieur et les Collectivités locales et certainement de la Communication. À noter que bien que le phénomène des accidents de la circulation persiste depuis des années, il est constaté depuis le début de l’année une hausse considérable de l’hécatombe à travers tout le territoire national. À El Oued, rappelons-le, 13 personnes avaient trouvé la mort et 59 autres ont été blessées dimanche dernier à 2h du matin sur la RN3 suite à la collision de deux autocars desservant les lignes (Ouargla-Jijel) et (Sétif-Ouargla). L’accident a été imputé, dans un premier temps, à l’excès de vitesse, alors qu’une enquête a été ouverte par les services de sécurité pour déterminer les véritables circonstances de ce drame. Il faudra rappeler que l’année 2019 a été également sanglante. Il a été, en effet, enregistré, au cours de l’année écoulée, 3275 morts et 31010 blessés sur un total de 2207 accidents ce qui reste effarant malgré que les autorités se félicitent de leur côté d’une baisse de tous les chiffres liés à ces accidents comparativement aux années précédentes. Toujours en matière de chiffres, le nombre de décès était en 2018 de 3310, soit un recul de 1,06% en 2019. S’agissant, par ailleurs, des causes étant derrière l’hécatombe routière en Algérie, l’on pointe souvent du doigt les poids lourds de provoquer plus de dégâts matériels et de victimes. La qualité de formation des conducteurs, le respect du code de la route, et la qualité des véhicules, notamment de transport, sont autant de points qui sont remis en cause. Il faut dire toutefois, que les chauffeurs de poids lourds ne peuvent à eux seuls assumer cette pénible responsabilité. D’autres facteurs humains et matériels sont également pointés du doigt pouvant aussi conduire à des catastrophes regrettables comme l’absence de signalisation et d’éclairage, l’état dégradé des routes, l’excès de vitesse, la conduite sous l’effet de la fatigue, ou encore les dépassements dangereux.
Ania Nait Chalal