Comme attendu, un Conseil des ministres a été organisé hier sous la présidence de Abdelmadjid Tebboune. Il s’agit du deuxième Conseil du genre sous le nouveau chef de l’État, après un premier tenu le 5 janvier dernier. Placé dans le contexte de l’urgence, le Conseil des ministres s’est attaqué à sept grands secteurs d’activité en lien direct avec l’économie nationale. Il s’agit de la Santé, l’Industrie, l’agriculture, l’Habitat, le Commerce et le commerce extérieur, ainsi que les petites entreprises et les start-up, apprend un communiqué de la présidence de la République repris par l’APS. À l’ouverture des travaux de cette réunion, le président Tebboune, qui était pressé par son agenda à l’international imposé par sa participation à la Conférence internationale de Berlin sur la Libye, s’est contenté d’instructions qu’il a données aux membres du gouvernement. Ainsi, il a demandé aux ministres de l’Exécutif, chacun dans le secteur qu’il dirige, de se pencher sans délais sur l’étude de tous les dossiers inhérents aux activités sectorielles, relevant notamment des domaines susnommés. Au titre de la Santé, où les problèmes s’entassent pêlemêle et dont les conséquences se rendent visibles à travers les hôpitaux du pays, le ministre, sous les orientations du gouvernement, est appelé à remettre de l’ordre dans les structures de soins et de prise en charge médicale. Preuve en est, l’instruction ministérielle qui astreint le personnel médical aux bonnes pratiques de la profession, en lui interdisant, par exemple, l’usage du Smartphone sur les lieux de travail ou encore pavaner en tenue médicale à l’extérieur de l’établissement de santé. L’industrie, un des cinq secteurs piliers sur lesquels repose la croissance économique, doit enfin connaître son envol, à travers la redynamisation sectorielle de l’activité industrielle. Mais dans le court terme, il y a lieu d’abord d’assainir les dossiers bloqués du fait de la mauvaise gouvernance et de la corruption qui ont gangrené l’industrie nationale pendant des années. L’agriculture, comme secteur créateur de richesses et générateur de biens à même d’aspirer à une autosuffisance alimentaire, doit tout aussi jouer ce rôle de premier ordre. Ainsi, la création de deux sous-départements, notamment la Pêche et l’Agriculture saharienne et de montage, est à même de soulager la gestion centrale auparavant confiée au seul ministre du secteur. Mais avant, le ministre Omari doit d’abord calmer la contestation des producteurs de la pomme de terre qui revendiquent la revalorisation du prix de ce produit. Quant à l’habitat, dont les besoins d’accès au logement s’expriment chaque jour que Dieu fait, il faudrait que le responsable à sa tête mette la pression avant d’en avoir sur le dos, à l’effet de livrer dans les délais les programmes lancés et ceux en situation de blocage. Après tout la question est intimement liée à la paix sociale. Au plan commercial, si l’activité locale a besoin d’être ranimée, la dynamisation de l’activité de l’import/export, dépendra surtout du rythme que prendra la production locale en biens exportables. Enfin, toujours dans le domaine industriel, il était attendu, suivant les orientations données en Conseil des ministres, de donner un coup de fouet au sous-domaine de la PME (Petites entreprises), à travers la débureaucratisation de la procédure de création au profit des porteurs de projets. Il s’agit particulièrement de donner du sens à l’économie numérique, qui commande un réseau de startup. Le but étant de rentabiliser un secteur, pourtant en plein boom dans le pays.
Farid Guellil