La nouvelle loi sur les hydrocarbures adoptée récemment par l’Algérie, dont les premières ambitions est de rendre le marché pétrolier national plus attractif pour les compagnies multinationales, semble porter prématurément ses premiers fruits. Ainsi, selon une dépêche de l’APS, la compagnie pétrolière nationale Sonatrach signera, mercredi prochain, le 8 janvier, un contrat avec un groupement composé de Technicas Reunidas (Espagne) et Samsung Engineering (Corée du sud) pour la réalisation d’une raffinerie de pétrole au niveau de Haoud El Hamra, à Hassi Messaoud, dans le Sud du pays. Ce contrat, d’un montant de 440 milliards de DA (quelque 3,7 milliards de dollars), porte sur la réalisation d’une raffinerie de pétrole brut à conversion profonde d’une capacité de 5 millions de tonnes/an. Le marché a été déjà conclu suite à un appel d’offres lancé par Sonatrach en 2017, mais dont la réalisation du projet sur le terrain verra le jour à partir de cette année 2020. Sur dix-huit compagnies ayant retiré le cahier des charges relatif à cette offre, sept ont soumissionné dont quatre ont été retenues en mai 2018, a détaillé l’APS. Avec cette infrastructure, l’Algérie aspirera à plus d’autonomie en matière de traitement des dévirés pétroliers dont le coût de revient à l’étranger lui ont couté jusque-là très chers. En fait, les firmes pétrolières internationales semblent accueillir le changement au niveau de la législation algé- rienne avec beaucoup d’enthousiasme. Ce contrat, signé avec Sonatrach, permet à la compagnie espagnole Technicas Reunidas de renforcer sa position sur le marché boursier de Madrid. Les actions de Technicas Reunidas ont clôturé la séance de négociation à la bourse de Madrid, lundi dernier, avec une forte augmentation de 4,8 % par rapport à la fin des transactions la veille, après avoir annoncé qu’elle allait construire une raffinerie pour Sonatrach en Algérie pour deux milliards de dollars (1,786 millards d’euros), a annoncé l’agence espagnole Europa Press. Technicas Reunidas a gagné plus de 6,2 % en bourse ce jour-là, jusqu’à 23,8 euros par titre, porté par l’annonce de la signature de contrat avec l’Algérie, pour clôturer la séance avec un prix par action de 23, 48 euros. Le prix maximum auquel les actions de la société espagnole ont été cotées lundi était de 23,88 euros, tandis que le minimum était de 23,14 euros, par rapport à la clôture de vendredi dernier (22,4 euros), a souligné Europa Press. Technicas Reunidas a obtenu un contrat avec Sonatrach pour la construction intégrale d’une nouvelle raffinerie à Haoud el-Hamra, Hassi Messaoud (dans le sud algérien). Le projet sera exé- cuté en consortium avec Samsung Engineering, bien que la participation de Téchnicas Reunidas soit plus élevée que celle de cette société qui atteindra les 55 %. L’ENTRÉE EN SERVICE PRÉVUE POUR 2024 Le montant approximatif de ce contrat est de 3 700 millions de dollars (3 303 millions d’euros), dont plus de 2 000 millions de dollars (1 786 millions d’euros) reviendront à Technicas Reunidas. La nouvelle raffinerie, qui devrait entrer en service au premier semestre 2024, aura une capacité de production de cinq millions de tonnes par an. L’accord comprend la réalisation intégrale de la raffinerie, y compris toutes les unités de traitement et environnementales, ainsi que les services auxiliaires nécessaires. Face à la baisse de la production gazière et pétrolière, enregistrée depuis 2014, ainsi que l’augmentation croissante de la consommation nationale, le gouvernement a opté pour la révision du régime juridique des hydrocarbures, notamment en matière contractuelle et fiscale. L’objectif étant d’éviter de mettre l’Algérie en situation de déficit structurel entre l’offre et la demande nationale. Ainsi, les nouvelles dispositions de la loi sur les hydrocarbures permettront de renforcer le rôle économique, financier et technique de la Société nationale des hydrocarbures Sonatrach, en faisant d’elle la seule partie nationale habilitée à signer des contrats pétroliers avec les investisseurs, et en consacrant son monopole sur l’activité de transport par canalisation. Le nouveau texte vise essentiellement à renouer avec l’attractivité du domaine minier national à la lumière d’une situation internationale marquée par une rude concurrence, attirer les sociétés étrangères qui détiennent des technologies de pointe et les financements nécessaires au développement des ressources naturelles en hydrocarbures. Le partenariat, appelé à se renforcer grâce aux nouvelles mesures introduites, permettra à l’Algérie de partager les risques liés aux opérations de prospection qu’assume seule Sonatrach actuellement, de renouveler ses réserves et de relancer les activités de production, ce qui contribuera à la préservation de sa sécurité énergétique et à la poursuite de la concrétisation des projets de développement économique.
Hamid Mecheri