Mihoubi appelle au vote massif comme «riposte» au Parlement de l’UE
Le candidat du RND à la présidentielle du 12 décembre, Azzedine Mihoubi, a dénoncé l’ingérence du Parlement européen dans les affaires internes de l’Algérie à travers l’adoption, faite jeudi, d’une résolution sur les libertés en Algérie. Réagissant lors d’un meeting électoral animé jeudi à Guelma, Mihoubi dit que «les députés européens veulent faire le procès de l’Algérien», alors qu’il devraient plutôt traiter les «problèmes de leurs rues», a-t-il martelé, en appelant le peuple algérien à riposter à cette ingérence par une participation massive au prochain scrutin. Au titre de la campagne électorale, Mihoubi a consacré une partie de son meeting à la jeunesse, s’engageant à installer, s’il venait à être élu président de la République, le Conseil supérieur de la Jeunesse, dont la mission consistera à élaborer une « nouvelle conception » de la gestion du dossier de la jeunesse et son intégration dans les différentes politiques.
Benflis : «C’est une affaire purement interne à l’Algérie»
Dans un meeting électoral animé à Oran, le candidat à la présidentielle, Ali Benflis, a rejeté l’ingérence du Parlement européen en Algérie. « Ce qui se passe en Algérie est une affaire purement interne», affirme le président de Talaïe El Hourriet. «Personne n’a le droit d’exprimer son opinion sur ce qui se passe dans notre pays libre et indépendant », réplique Benflis au Parlement européen. «L’Algérie, qui a obtenu son Indépendance depuis 1962, est libre et souveraine dans ses décisions», a-t-il encore ajouté. Saluant en outre les efforts de l’ANP, qui « a permis à l’Algérie d’éviter une véritable crise sécuritaire», Benflis a mis l’accent sur l’impérative « consolidation du front national interne ». Quant au volet portant élection présidentielle, Benflis s’est engagé à « lutter sans merci contre la corruption et les corrompus » et à « promulguer une loi dissociant argent et politique».
Belaïd : «L’union du peuple vaincra les mercenaires du Parlement européen»
L’autre candidat à la présidentielle du 12 décembre, Abdelaziz Belaïd, a dénoncé hier l’ingérence du Parlement de l’UE dans la crise interne de l’Algérie. En effet, dans un meeting animé hier à Msila, le président du Front El Moustakbel a exprimé son rejet de toute ingérence dans les affaires internes du pays, affirmant que les parlementaires de l’UE qu’il a qualifié de « mercenaires » ne réussiront pas à réaliser ce qu’ils souhaitent en Algérie car «le peuple algérien est uni». Indiquant, à ce titre, que les problèmes internes de l’Algérie se règleront à travers un dialogue « sérieux » pour arriver à une solution politique. Dans son discours, Belaïd a souligné que l’Algérie a payé cher son Indépendance. «Nous avons payé un million et demi de martyrs pour obtenir notre Indépendance», dit-il en se positionnant fermement contre «l’ingérence étrangère».
Tebboune : Que le Parlement de l’UE «s’intéresse plutôt aux crimes contre les Palestiniens»
De son côté, le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune, a dans un meeting animé jeudi à Ghardaïa, invité le Parlement européen à s’intéresser, plutôt « aux crimes sauvages et inhumains perpétrés quotidiennement à l’encontre des Palestiniens innocents », affirmant que depuis le déclenchement du mouvement populaire le 22 février dernier aucune « goutte de sang n’a été versée et cela grâce à l’accompagnement de l’Armée». Ainsi, l’ancien Premier ministre a, concernant l’élection présidentielle, appelé à une « forte » participation afin de « préserver cette stabilité et la cohésion du peuple » et « éviter les dérapages et les retombées des périodes de transition ». L’ancien ministre de l’Habitat a réitéré, en outre, son engagement à lutter contre le chômage à travers plusieurs mécanismes contenus dans son programme électoral, dont « la création d’une banque chargée de l’accompagnement des projets économiques des jeunes».
Bengrina : «l’Algérie ne sera jamais la Libye ou la Syrie»
Le candidat du parti El Binaa à la prochaine présidentielle, Abdelkader Bengrina, a rejeté, lui aussi, la résolution du Parlement européen sur l’Algérie.
Ainsi, depuis la wilaya de Chlef où il était en meeting populaire, le candidat du parti islamiste dira : «Nous refusons toute intervention ou ingérence étrangères dans les affaires internes du pays ». En s’adressant au Parlement de l’UE et à la France en particulier, le candidat dit qu’il est invraisemblable que «nous acceptions que la France ou n’importe quel pays européen intervienne dans nos affaires internes». «Oubliez cette approche, ça ne marche pas en Algérie», répond-il, ajoutant que «nous ne sommes pas prêts à ce que l’Algérie devienne comme la Libye, la Syrie, l’Iraq ou même le Yémen».
Propos recueillis par Sarah Oubraham