Le Syndicat national des magistrats compte reprendre avec l’action de protestation, en réaction à la dernière décision du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) annonçant, dans un communiqué, publié lundi dernier, l’approbation de 189 recours, sur un total de 1454, introduits par des magistrats concernés par le dernier mouvement décidé par le CSM lors de la session d’octobre dernier, dans un communiqué, publié, lundi dernier.
Le dernier mouvement annuel, qualifié par le SNM de « catastrophique avec toutes ses retombées sociales et professionnelles » et la légèreté dans le traitement des recours, poursuit le syndicat « prouvent pour la énième fois que le juge demeure l’otage des bandes et des manœuvres dans son parcours professionnel et sa situation sociale, avec une préméditation décidée dans des chambres fermées, loin des mécanismes juridiques et des outils de transparence », dénonce le SNM. Ce dernier, qui rappelle qu’il s’est battu pour que le CSM recouvre l’intégralité de ses prérogatives ». Ce dernier déplore le SNM, « a trahi les magistrats en adoptant une position injustifiée légalement et moralement » a—t-il affirmé. Son communiqué du 25 novembre 2019 démontre la légèreté avec laquelle a été traitée la dernière crise ». Pour le syndicat des magistrats, « les organes du syndicat ont été ciblés de manière flagrante, en procédant à la mutation des membres du conseil national et du bureau exécutif » en dehors, précise-t-il « des Cours où ils ont été élus, au mépris des textes qui régissent l’activité syndicale » et qui punissent, rappellent le SNM « de prison et d’amendes ce genre d’actes », estimant que les organes du SNM dérange par « son indépendance sans précédent », est-il souligné. Ne tardant pas à réagir à la décision du CSM, le syndicat des magistrats annonce sa décision « de rejeter la majorité des recours introduits par les juges touchés par le dernier mouvement dans le corps de la magistrature ». Le syndicat semble décider à renouer avec la protestation et menace d’une escalade, sans manquer de s’adresser notamment, au ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, qui, selon le SNM « s’est dérobé des engagements pris pour la prise en charge des recours » et a opté, affirme-t-on « pour le fait accompli devant les membres du bureau permanent du CSM suivant des critères qu’il a inventés et qu’il a imputés injustement au SNM, en maintenant son injustice historique » souligne le SNM. La même source indique, qu’il y aura sans nul doute, dans les prochains jours et mois, de nouveaux éléments qui vont surgir, et qui « éclaireront » amplement, sur ce qui s’est réellement passé. « Les jours et mois prochains éclaireront tout le monde sur ce qui s’est passé, car la boule de neige grossit et durcit » avertissant que «son prochain mouvement sera sévère », avant d’ajouter que «le reste des revendications attend la concrétisation dans les brefs délais et les ajourner donnera lieu à une situation plus tendue » qu’il sera difficile, avertit le SNM « de gérer ou de contrôler », menace le syndicat des juges. Concernant le recours à la force publique contre les juges, en grève, lors de leur dernière action de protestation, à l’intérieur du siège de la Cour d’Oran, 3 novembre dernier, le SNM informe qu’une « plainte officielle sera déposée contre les commanditaires et les exécutants de cet acte qui a porté atteinte, poursuit le syndicat, « à l’image de la justice algérienne devant l’opinion nationale et étrangère » précise-t-on. Rappelant que lors de son intervention, à l’ouverture de la session du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) d’octobre dernier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux avait mis l’accent, selon un communiqué du CSM, lundi dernier, sur « l’importance de cette session et des attentes des magistrats en terme de prise en charge, par leur Conseil, de leurs préoccupations et de satisfaction, dans le cadre de la loi » de leurs revendications professionnelles, dont l’examen des recours soumis au Bureau permanent du CSM » . Et c’est lors de cette session qu’il a été décidé, également, selon la même source, (rappelons-le), la nomination de quatre magistrats, la titularisation de 30 autres, mise en disponibilités de deux juges, la promotion de sept magistrats et enfin la régularisation de 46 magistrats.
Karima Bennour