Le diplomate et ex-ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, a réagi hier aux propos controversés d’Amar Saâdani, ancien secrétaire général du FLN, jugeant la «marocanité» du Sahara occidental. Ainsi, Rahabi considère que ces déclarations «renseignent parfaitement sur la nature du pouvoir de Bouteflika marqué par la déliquescence de l’État et l’absence de discernement chez ses plus hauts responsables, juste tenus par un devoir d’allégeance ».
Dans une réponse faite sur les colonnes du site d’information TSA, le même organe à offrir sa tribune à Saâdani, l’ex-ministre de la Communication a affirmé que les propos de l’homme controversé du FLN «alimenteront certainement une campagne contre l’Algérie au Maroc», ces derniers, selon lui, «feront gagner des amitiés à leur auteur au Maroc et ne changeront rien à la position officielle de l’Algérie » souligne le diplomate. En revanche poursuivit-il «ces déclarations devront surtout servir à notre pays à mieux choisir ses dirigeants dans l’avenir pour nous éviter la répétition de ces situations pathétiques d’anciens dirigeants offshore et qui s’invitent au débat national pour faire des déclarations dont la gravité dépasse de très loin celle des détenus d’opinion du hirak » souligne Rahabi, qui fait savoir « qu’aucun État au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ».
Expliquant que l’ex-SG du P/FLN a choisi le moment qui coïncide avec des « échéances internes incertaines, et que ce dernier pourrait être tenté de penser en flattant par ailleurs l’armée, pouvoir provoquer un débat public sur la question de la position de l’Algérie sur le Sahara occidental. Concernant la réaction officielle de la classe politique l’ex-porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré «Il y a une tradition bien établie chez nous comme dans beaucoup de pays qui veut que les questions diplomatiques et de défense nationale doivent jouir d’un consensus national et à ce titre ne font presque jamais l’objet de débat. Cette attitude est cohérente et en accord avec la doctrine algérienne en matière de politique étrangère dans la mesure où nos positions n’ont pas changé depuis 1975, par exemple si nous devions considérer notre position sur la question de l’autodétermination du peuple sahraoui ».
Pour rappel, Amar Saâdani a considéré que le Sahara occidental était marocain, affirmant que l’Algérie a « versé pendant cinquante ans des sommes faramineuses à ce qui est appelé le Polisario». Des propos qui ont soulevé un tollé général aussi bien parmi le gouvernement, la classe politique, que l’opinion publique du pays.
Sarah Oubraham