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ME BADI, MEMBRE DU COLLECTIF DE DéFENSE DU MOUDJAHID, AU COURRIER D’ALGéRIE : «Nous attendons des décisions politiques courageuses pour la libération de Bouregâa»

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Les juges de la chambre d’accusation près le tribunal de Bir Mourad Raïs (Alger), n’ont pas encore répondu à la demande de libération du moudjahid et militant politique, Lakhdar Bouregâa, introduite par le collectif d’avocats de la défense, a indiqué hier, l’un de ses membres, maître Abdelghani Badi.

Poursuivi pour participation à une entreprise de «démoralisation de l’Armée dans une situation de paix» et d’«atteinte à corps constitué», Bouregrâa se trouve en détention provisoire, à la prison d’El-Harrach, depuis le 10 juillet dernier. Le 30 juin d’avant, la Cour d’Alger a confirmé la décision du juge d’instruction près le tribunal de Bir Mourad Raïs de placer Lakhdar Bouregâa sous mandat de dépôt.
Les avocats de Bouregrâa ont ainsi refusé de plaider devant la chambre d’accusation, estimant que la justice n’est pas libre. «On a introduit une requête de libération de Bouregâa depuis 20 jours. Celle-ci a été programmée mais nous avons boycotté l’audition de la chambre d’accusation (…). Nous avons tenu une réunion et avons décidé de boycotter après s’être convenu que la décision de la mise en détention préventive de Bouregâa est une décision politique et que la Justice s’est rendue complice à exécuter des décisions politiques», a confié Abdelghani Badi, hier, au Courrier d’Algérie.
«À l’heure où l’on est, ce dossier est toujours au niveau du juge d’instruction. Celui-ci n’a pas donné encore des suites à ce procès », a-t-il poursuivi. Badi a souligné que le collectif des avocats de la défense de Bouregâa attend «une réponse favorable» de la part des pouvoirs publics, à l’appel de libération du moudjahid, exprimée notamment par «une très large tranche du peuple pour ne pas dire l’appel même du chef de l’État».
Et à lui d’expliquer qu’«il se pourrait qu’il y aurait des décisions politiques courageuses pour libérer Bouregâa et le blanchir des poursuites judiciaires». «Maintenant, ce que nous attendons, ce sont des décisions politiques courageuses. Nous attendons à ce qu’on ne va pas revenir à de telles pratiques et de ne plus tolérer à ce que la politique se mêle de la justice. Car la Justice doit être libre», a précisé Badi, qui considère Bouregâa comme «prisonnier politique et d’opinion ». Estimant que la décision de boycotter ce procès est une «mesure de durcissement pour ne pas avoir à cautionner une justice répondant à des décisions politiques», Badi s’est dit, quand même, que «la Justice, aujourd’hui, et les pouvoirs publics ont pris conscience de la nécessité de corriger ce faux processus». Autre question sur laquelle revient notre interlocuteur, la démarche pour le dialogue initiée récemment par le chef de l’État qui s’est entretenu avec un panel de six personnalités conduites par Karim Younès. Pour lui, la classe politique a un rôle à jouer dans le procès de Bouregâa. «Aux frères qui ont accepté d’aller vers le panel de dialogue, il faut qu’ils n’adhèrent à aucune démarche avec le pouvoir s’il n’y a pas libération de Bouregâa et des autres détenus (du Mouvement, ndlr). Il s’agit aussi d’imposer le respect de libertés et de l’espace public, garantir le droit de manifester, de déplacement et de faire grève», a suggéré Badi.
Hamid Mecheri

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