Un think tank algérien très impliqué dans la recherche des solutions à la crise politique, NABNI, par la voix de son porte-parole, Abdelkrim Boudra, a décliné, hier, lors de son passage au Forum du quotidien El Moudjahid, ses propositions. Dans un sens large, ce collectif soutient l’idée d’une phase de transition de «très courte» durée.
Pour défendre son idée, celle d’aller vers une courte période de transition, Boudra a souligné que «le collectif Nabni a procédé à faire des études sur des expériences de transitions précédentes qui ont réussi dans le monde, tels que le Portugal, l’Espagne, le Brésil, la Tunisie et l’Indonésie.» Selon le conférencier, l’objectif de cette étude est d’«analyser ces expériences et de voir quelles sont les leçons que nous pouvons en tirer».
Il dira que «cette étude permettra d’identifier plusieurs points, dont certaines leçons font écho à ce qui se passe en Algérie». Afin d’illustrer ses propos, il cite des exemples tel que «la nécessité d’engager le dialogue avec le système politique en place», car, selon lui, «toutes les périodes de transitions passent par un dialogue avec le régime politique. Il y a même des régimes dictatoriaux qui ont été impliqués dans la transition, et les résultats escomptés ont été bien là », explique-t-il. « Si on veut aller vers une transition, il ne faut pas perdre de vue ces exemples. Il faut qu’il y ait une discussion claire entre les forces de changement et le pouvoir. En Algérie, on est conscient pour engager ce dialogue sous les conditions qui sont exprimés par le « Hirak » d’une manière assez claire. »
«Ne pas perdre de vue la dimension économique»
Outre la portée politique, la dimension économique aussi a été abordée par ce collectif. Son porte-parole estime ainsi que « la réussite de la période de transition est liée à une bonne gestion de l’économie pendant cette phase. C’est une chose qui est critique. Sur ce plan, nous avons enregistré une détérioration des fondamentaux dans notre économie», précisant que « ce déficit date des dernières années, et non pas depuis le 22 février dernier. Aujourd’hui, on va devoir encore gérer les conséquences de cette mauvaise gestion de l’économie. »
Boudra a dit également qu’« il ne faut pas considérer que la solution est d’abord politique et que le reste n’a pas de sens. Donc tout pouvoir qui émergera dans cette période de transition, doit être vigilant sur la nécessité de gérer d’une manière sérieuse, comme nous l’avons expliqué et proposé au sein de Nabni, dont vous pouvez consulter nos revendications sur notre site-web nabni.org .»
«Dépasser les idéologies et les intérêts politiques»
L’autre point «important» abordé par l’invité de ce Forum, les préalables à «la réussite de la période de transition», comme ce fut le cas ailleurs des exemples cités dans d’autres pays. Ainsi, le porte-parole du collectif dira que « la réussite de cette phase est souvent passée par la convergence des forces de changement. C’est-à-dire les gens qui sont pour le changement doivent dépasser leurs idéologies et intérêts politiques pour s’unir autour d’une plateforme unique qu’on suit pendant une période transitoire qui peut durer quelques années. Réussir une transition veut dire que ceux qui sont pour le changement doivent s’entendre sur une feuille de route», a-t-il suggéré à toutes les forces qui aspirent au changement selon la volonté populaire.
Med Wali