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HACÈNE MENOUAR, PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION EL AMAN SUR L’ORIGINE DE LA FLAMBÉE DES PRIX : «La plaie se trouve au niveau des marchés de gros, toujours détenus par la mafia»

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Joint hier matin par téléphone, Hacène Menouar, président de l’Association El Aman, pour la protection des consommateurs, nous a affirmé : «malgré les promesses faites par le ministre du Commerce, Saïd Djellab, la mafia de la spéculation continue de dicter sa loi, au détriment du petit fellah et du citoyen». Sa déclaration appuie ce que tout le monde sait déjà, depuis les dernières années, concernant les causes à l’origine de la flambée des fruits et légumes qui enflamme nos marchés, notamment à la veille et durant le mois sacré de Ramadhan. D’emblée, le président de l’Association El Aman pointe du doigt le ministère du Commerce, qui, bien avant le début du mois sacré, voit ses promesses s’évaporées, car, affirme-t-il, «la mafia de la spéculation, continue de dicter sa loi, au détriment du petit fellah et du citoyen» nous a-t-il déclaré, hier. Les acteurs de l’informel et des spéculateurs ne manquent aucune occasion pour gagner facilement de l’argent sur le dos notamment des citoyens aux faibles revenus mais aussi, de l’État, au vu des sommes colossales circulant dans les circuits de l’informel, loin de toute fiscalité et en violation des lois en vigueur. Il y a lieu de rappeler que le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a annoncé la semaine passée, des mesures en vue de rassurer les consommateurs et le marché quant à la disponibilité des produits prisés durant le mois de Ramadhan, notamment, en plafonnant les prix , pensant mettre, uniquement par cette mesure, le marché, à l’abri des spéculateurs et des acteurs de l’informel. Pour le responsable de l’Association El- – Aman, cette situation risque de perdurer, qu’il s’agisse, durant le mois sacré ou en d’autres circonstances, de fêtes notamment, vue que selon lui «la plaie se trouve au niveau des marchés de gros qui demeurent dans la plupart des wilayas du pays, informels» échappant ainsi, poursuit-il «à tout contrôle et les spéculateurs sont majoritairement des mandataires des marchés de gros», ces derniers «visent à maximiser leur gain au détriment du citoyen, en manipulant l’offre émise sur le marché.» affirme notre interlocuteur. Effectivement, cette déclaration, notons-le, est attestée par la réalité du terrain, puisque globalement, l’on a observé, au moins, aux yeux de l’acheteur, la flambée des prix des fruits et légumes dans plusieurs marchés de la Capitale, et ailleurs à travers le pays, pour ne citer que le prix de la tomate cédée à 140 da, la courgette à 120 da, les oignons sont à 90 DA, à Alger. Même constat, s’agissant des fruits, même ceux de saison et les prix pratiqués enregistrent une hausse jugée «inaccessible» par les consommateurs, quiaffirment que le diktat de l’informel et des spéculateurs « nous prive de la possibilité de faire des achats» outre qu’il «affecte les secteurs de l’économie nationale». Les dattes qui connaissent une plus large consommation durant le mois sacré, celles-ci s’affichent à plus de 700 Da le kilo, plus chères que la pomme d’importation qui, elle, est à 650 Da, alors que même la pomme locale n’est pas à la portée de tous, celle-ci est à 250 Da. Rappelons que le ministre Saïd Djellab n’est pas à son premier Ramadhan, il était à la tête de ce département ministériel, l’an dernier, et avait donné des assurances aux consommateurs, comme d’ailleurs son prédécesseur, sans pour autant voir le problème de la flambée des prix trouver de solution, à ce jour. Pour le président de l’Association de protection des consommateurs, Hacen Menouar, les prix des fruits et légumes «sont gonflés par les grossistes au détriment du consommateur et des petits fellahs», précise- t-il, avant d’affirmer que «les petits fellahs assurent que l’offre est suffisante, et se plaignent, par contre, des spéculateurs, qui dictent leur loi!» Déplorant dans ce sillage que nombreux sont les fellahs qui « se retrouvent obliger d’accepter les prix des spéculateurs» en l’absence d’autres acheteurs, dont les services concernés de l’État, de peur de voir leur récolte «moisir sous leurs yeux», comme le soulignent souvent les petits paysans, qui se sont souvent retrouvés en train de jeter carrément leurs produits agricoles faute de moyens de stockage et de chaîne de distribution.

«LES CONTRÔLEURS DOIVENT ÊTRE CONTRÔLÉS»

En évoquant l’ampleur de l’informel, Hacène Menouar, n’a pas manqué l’occasion de placer son viseur sur les contrôleurs relevant du ministère du Commerce, dont certains sont «incapables à cerner la problématique de la hausse des prix», car l’ensemble de l’opération les dépasse, en l’absence de volonté politique de s’attaquer à l’informel, estimant qu’il ya lieu «de contrôler même les contrôleurs !» a-t-il lancé. Plus loin, le président de l’association El Aman, a tenu à revenir sur ce qu’il a qualifié «d’irrégularités qui caractérisent le marché des denrées alimentaires et des fruits et légumes durant le mois de Ramadan». Il souligne que «comme à l’accoutumée», cellesci réapparaissent, poursuit-il, «par le changement d’activité par certains commerçants pendant le mois sacré, une pratique illégale», a-t-il tenu à rappeler. Plus explicite, il dira qu’il est temps que «les contrôleurs des bureaux de proximité et d’hygiène fassent leur travail», le commerce obéit à des règles et des normes que nul n’ignore, mais dans la pratique, c’est toute autre chose, citant l’exemple d’un coiffeur qui devient, durant le mois de Ramadhan, un vendeur de charbat ( Jus de citron très prisé durant le mois de Ramadhan: NDLR), sans que ces pratiques soient sanctionnées ni leurs auteurs inquiétés. Concluant, par ailleurs, que «le pire c’est que certains revendeurs obtiennent l’autorisation de la part des responsables concernés» qu’ils soient au niveau local ou central.

Mohamed Amrouni

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