Unis dans la douleur, les habitants de la Casbah d’Alger, les voisins et les proches des cinq victimes de la famille Maldji, décédées le 22 avril dernier, suite à l’effondrement tragique d’une bâtisse vétuste, à la rue Tamglit, à la Basse- Casbah d’Alger, ont rendu un vibrant hommage, hier matin, par le dépôt d’une gerbe de fleurs et d’une stèle commémorative, aux victimes. Initiée par l’Association pour la sauvegarde de la Casbah d’Alger (ASCA), que préside Houria Bouhired, le geste des citoyens de la Casbah et les membres d’ASCA, ont voulu, après une semaine du drame, que nul n’oublie et surtout pour que ça ne se reproduise plus, d’autant plus que les cinq victimes ne sont pas les premiers à perdre la vie, parce qu’ils n’ont pas été relogées ou leur maison n’a pas été réhabilité. Dans une ambiance de tristesse et de compassion, ils étaient nombreux, hier matin, jeunes et moins jeunes, proches, amis, voisins, et habitants de la Casbah, aux côtés des parents des cinq victimes de cette tragédie, dont les deux frères Maldji, les défunts Adlène et Mustapha. Encore sous le choc, la tristesse continue d’habiter, non seulement la rue Tamglit, mais les autres ruelles, de notre vieille Casbah, datant de nombreuses années, dont ses habitations et ses rues demeurent vetustes à ce jour, alors que depuis plus de vingt ans, des programmes se sont succédés pour sa réhabilitation et donc épargner des vies humaines. En leur rendant hommage, hier, sur le même lieu, les membres de l’Association ASCA comme l’ensemble des habitants de la Casbah, réunis, pour cette occasion, étaient à leur tour, exposés à un risque majeur, un effondrement pouvant intervenir à tout moment, notamment du mur mitoyen, à la bâtisse N°2, qui s’est effondrée, très tôt, un matin, du 22 avril dernier. Un risque permanent, à la rue Tamglit, comme dans d’autres rues et bâtisses de la Casbah, dont ses murs et ses plafonds, ses escaliers et ses arcades interpellent tout responsable, à la prendre, enfin, par la main, pour épargner, à ses enfants, un autre drame et pour qu’elle renoue enfin avec ses habitudes d’antan, son air marin et surtout avec l’âme de ses habitants, qui la font vibrer à ce jour, même avec les risques qu’ils encourent, sous les plafonds qui s’écroulent. Pour rendre un vibrant hommage à la mémoire des victimes, «le jeune Adlène Maldji et Rayane, son petit garçon, Mustapha et sa femme et leur bébé Hadjer», lit-on sur la stèle, accrochée hier, avec émotion par les présents, sur un des murs, de la bâtisse N°2, face à la mosquée Ketchaoua qui, peu avant son inauguration, la bâtisse N°2 n’a eu que des coups de peinture sur sa façade, alors que le plus urgent se cachait derrière cette blancheur : trompe-l’oeil. Nombreux sont les familles de la Casbah, vivant la peur au ventre, ou nombreuses dans un espace exigu, attendent depuis des lustres, de voir leur nom sur la liste des opérations de relogements qui, dans la majorité des cas, au final, ces listes souvent ont compté des bénéficiaires, ne devant pas être concernés, ni par le social, la vétusté de la bâtisse, une pratique courante, que nul n’ignore. Pour les citoyens rencontrés sur les lieux, depuis le 22 avril dernier, jour du drame, ils affirment que «nul n’a le droit de jouer avec nos vies, nous devons avoir un regard sur toute opération concernant le relogement de la Casbah». Un autre citoyen de nous dire : «si je vois que mon nom n’est pas inscrit et que les inscrits sont tout aussi dans l’urgence ou le besoin que moi, je suis rassuré, il n’y a pas de magouilles, j’attendrais, ce qui n’a pas été le cas, lors des précédentes opérations» nous at- il affirmé.
Mohmad. A. Karima B.