La wilaya de Sétif a été secouée de nouveau, hier matin, par un autre scandale éclaté à l’intérieur des murs d’une école primaire, dont l’auteur, un professeur de cet établissement, est accusé d’avoir agressé sexuellement huit écolières.
Une énième affaire qui rappelle celle du début 2019, lorsque cinq écolières de l’école primaire «Azzouz Abdelouahab», à la cité «Aïn Moussa», toujours à Sétif, ont vécu le même cauchemar, lorsqu’elle ont été agressées sexuellement par leur propre enseignant.
Force est de constater donc que la poursuite de ces scandales à répétition, dont les cibles sont des mineurs, interpellent les consciences sur les risques qu’encourent les enfants face aux actes de viol et de pédophilie, de surcroît en milieu scolaire. Un espace sensé protéger les élèves. Ainsi, le passage à l’action des parents des victimes a eu alors le mérite de libérer la parole d’autres victimes. Tôt, hier matin, en effet, les parents de plusieurs petites fillettes, victimes d’agression sexuelle, se sont rassemblés devant l’école primaire «Mahrouki El haouas», pour dénoncer le viol et l’acte dont s’est rendu coupable le professeur, qui a fait subir le malheur à leurs protégés ainsi en situation de vulnérabilité. Selon les témoignages d’un des proches des petites fillettes victimes, tout a commencé mercredi dernier. L’interlocuteur, oncle d’une des victimes, interrogé sur place par une chaine de télévision privée, raconte que cette nouvelle affaire a éclaté lorsque sa sœur, la maman de l’une des écolières agressées, a remarqué des troubles de comportement chez sa fille âgée de 7 ans. À ce moment là, «la maman, soucieuse de l’état de santé de sa fille, qui n’a pas confié ce qu’elle a subi, sans doute traumatisée et choquée, a fini par comprendre ce qui s’est passé, et décide d’alerter le père.»
À son tour, le père «s’est adressé immédiatement à un établissement de santé. Après des tests médicaux, le rapport du médecin légiste a révélé que la petite fille de 7 ans a été victime d’une agression sexuelle», témoigne ce proche de la victime. Tout de suite après, le père de la fillette s’est adressé directement à la justice pour entreprendre les démarches judiciaires. Suite à quoi d’ailleurs, et après ce rassemblement, l’oncle précise qu’il découvre bien d’autres parents d’élèves qui sont venus dénoncer les mêmes actes subis par leurs enfants. Malgré le fait que beaucoup de parents cassent le tabou et brisent le silence face à ce genre d’actes inadmissibles et condamnables, malheureusement, d’autres se retranchent toujours dans le silence au risque, déplore le même témoin, de propagation de l’ignominie. Pour rappel, dans la première affaire éclatée à Sétif, l’enquête pénale suit son cours et la direction de l’Éducation a suspendu le professeur pédophile après des plaintes déposées par les parents des victimes.
Mohamed Amrouni