En réponse à des parents d’élèves de la wilaya de Jijel ayant contesté l’obligation de l’enseignement de tamazight à leurs enfants, des lycéens des Ath Zemenzar dans la commune d’Ath Douala située à 11 km de la wilaya de Tizi-Ouzou ont décidé de boycotter les cours de langue arabe depuis dimanche dernier. Un appel à une grève générale le 21 octobre prochain est, notamment, lancé sur les réseaux sociaux.
Programmée pour la journée de dimanche 14 octobre, la grève des élèves du lycée d’Ath zemenzar s’est finalement poursuivie le lundi et le mardi, paralysant ainsi tout l’établissement scolaire. Répondant à un appel anonyme, les élèves ne comptent pas, toutefois, en rester là. Il est prévu que le boycott des cours de langue arabe soit généralisé à toutes les écoles relevant de toute la région de Kabylie. Cette action intervient, faut-il le signaler, après qu’un groupe de parents d’élèves à Jijel eut organisé le mois de septembre passé des rassemblements pour dire non à l’enseignement obligatoire de tamazight, pourtant langue nationale et officielle. Pour le secrétaire général des lycées d’Algérie, Idir Achour, cette situation est désolante pour les deux parties. Selon lui, ces comportements mèneront à un conflit qui risque de prendre des proportions graves. À propos de la réaction des lycéens de Tizi- Ouzou, il estime qu’ «elle n’est pas correcte» bien qu’elle soit légitime.
«Non à l’instrumentalisation de tamazight à des fin politiques»
Pour le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’éducation et de la formation, les élèves ne devraient pas tomber dans ce genre de piège bien que leur réaction soit naturelle. «On ne doit pas répondre à quelque chose de négatif par du négatif », a déclaré Boualem Amoura, allusion faite à l’action initiée par les parents d’élèves «intégristes» de la wilaya de Jijel qui, selon lui, refusent le savoir.
Appelant les élèves à la sagesse et à ne pas entrer dans ce genre de provocation «inutiles», le SG du SATEF estime qu’il faut élever le niveau et surtout s’ouvrir à tous les savoirs.
Sur la question de tamazight, notre interlocuteur a affirmé qu’elle doit être obligatoire dans tous les établissements scolaires au niveau national, et que le caractère facultatif ne lui soit pas attribué.
Pour finir, Amoura rejette toute instrumentalisation de tamazight à des fins politique, tout en espérant que la grève des élèves soit très vite gelée et qu’elle ne soit surtout pas généralisée.
Ania Nait Chalal