Il doit se relever de sa chute liée à sa séparation avec les Indiens : le complexe sidérurgique Sider El Hadjar promet de faire peau neuve et de revenir à son meilleur niveau de production. C’est le défi lancé par son nouveau président-directeur général, Chamseddine Maatallah, qui a donné hier, le coup de starter des objectifs de l’année 2019, avec, en gros plan, la fabrication de 800 000 tonnes de produits plats sidérurgiques.
L’objectif multiformes est d’autant plus ambitieux qu’il se fixe aussi de tirer des 800 000 tonnes de produits plats sidérurgiques, 50 000 qui seront destinées aux usines de montage de véhicules tandis que 300 000 seront destinés à la fabrication des équipements électroménagers.
Pour élevée qu’elle soit, la barre des objectifs à atteindre est à portée de main pour que le sérieux, la rigueur et la discipline reviennent dans les usines et les fours. Pour Chamseddine Maatallah « le complexe approvisionnera les usines de montage de véhicules, celles de fabrication des équipements électroménagers, les secteurs des hydrocarbures, de l’agriculture, de la construction et des travaux publics », et « une quantité sera destinée à l’exportation ». Dans les compteurs de production, la capacité d’El Hadjar devrait atteindre 1.1 million de tonne de fer à l’horizon 2019.
Si les objectifs sont atteints, on prévoit en outre d’en exporter une bonne partie vers des pays comme la Syrie, le Liban et l’Irak ; d’ailleurs depuis le début de l’année en cours, des quantités de produits sidérurgiques divers sont exportés vers ces pays, ainsi que vers des pays africains. Selon le président-directeur général d’El Hadjar, le produit algérien est à même de concurrencer ceux des autres pays compte tenu de sa haute qualité.
Il est utile de rappeler à ce stade les propos du secrétaire général du ministère de l’Industrie et des Mines, Kheireddine Medjoubi, qui précisait récemment, que le « lancement prochain de la fabrication des produits plats sidérurgiques en Algérie imprimera une nouvelle dynamique au secteur de montage de véhicules » : « Le lancement au courant de l’année 2018 de la fabrication des produits plats utilisés dans l’industrie des carcasses de véhicules donnera un nouvel élan à ce secteur et contribuera à l’augmentation du taux d’intégration en la matière ». Et de conclure : « Les efforts pour atteindre l’objectif se poursuivent sur trois plans qui versent dans l’obligation d’augmenter le taux d’intégration, imposer aux importateurs de la pièce détachée la fabrication de ces pièces en Algérie et soutenir les industries préparatoires comme l’industrie des produits plats en sidérurgie considérés comme l’une des principales matières premières entrant dans la fabrication de véhicules ».
Méga-projet d’importance nationale, faisant partie des grands biens nationaux et destinés à résorber le manque algérien en acier, le complexe d’El Hadjar à été le canard boiteux des entreprises étatiques, promettant toujours plus, opérant toujours en-deçà de ses potentialités. La crise financière et l’échec des partenariats successifs a contraint le gouvernement à le remettre sur rails une dernière fois, avec cette fois-ci des objectifs à atteindre et des marchés à conquérir…
F. O.