Après de longs mois de préparation et de concertation, la société civile se réunira aujourd’hui, pour dévoiler sa feuille de route pour sortir de la crise politique qui mine le pays depuis le déclenchement du mouvement populaire du 22 février. Tant attendue, cette proposition de sortie de crise sera une première pour une force vive de la Nation qui se réclame des représentations parmi les syndicats, associations et autres forums qui ont à leur actif un parcours de plusieurs années, pour certains.
À cet effet, plus de 80 associations nationales, syndicats et organisations professionnelles, notamment des représentants des étudiants, se réuniront aujourd’hui, au siège du Cnapest à Alger pour dévoiler, enfin, leurs propositions pour la sortie de crise. Mais avant d’arriver à ce stade, la société civile a dû passer par un long chemin de tractations pour aboutir à un consens. En effet, celle-ci a tenu quatre réunions de travail, avant d’installer, samedi dernier, la commission d’organisation de la première conférence. Regroupant les trois pôles initiateurs de l’action, à savoir le Collectif des dynamiques de la société civile pour une transition pacifique et démocratique, le Forum civil pour le changement et la Confédération des syndicats algériens, la commission d’organisation a annoncé mardi dernier que la dernière divergence politique sur la feuille de la transition a été résolue. Elle portait sur les modalités du retour au processus électoral durant la période de transition. Pour rappel, le travail de concertation a été entamé le 18 mai dernier, où les différentes dynamiques de la société civile ont réussi jusque-là à relever un véritable challenge, celui de dialoguer et de collaborer pour la mise en place d’un projet politique consensuel pour une sortie de crise. Même si l’ensemble des organisations étaient d’accord sur la nécessité d’amorcer une période de transition, de nombreux points de divergences ont été relevés, notamment, sur la constituante mais aussi les mécanismes de cette période de transition. S’accordant sur le fond et non sur la forme, les organisateurs ont dû, cette fois, mettre leurs désaccords de côté et faire des compromis pour assurer la réussite de leur projet. Cette rencontre devra aboutir à la tenue d’une «Conférence nationale de tous les acteurs de la société civile et des partis politiques». Autrement, le dialogue avec certains partis devrait être lancé dans les prochains jours, selon les différents représentants qui espèrent pouvoir exercer une pression sur le pouvoir.
Lamia Boufassa