Plus de 70 martyrs ont été recensés à Ghaza depuis l’aube de ce jeudi, suite à une intensification des bombardements israéliens sur des zones résidentielles, des camps de déplacés et des équipes d’aide humanitaire. Ces attaques ont causé de lourdes pertes humaines dans un contexte déjà marqué par un blocus sanitaire et un système médical au bord de l’effondrement.
Les frappes israéliennes ont visé de manière indiscriminée des habitations, des regroupements de déplacés ainsi que des convois humanitaires. Dans le camp de Bureij, situé au centre de Ghaza, plus de 30 personnes ont été tuées après qu’un quartier résidentiel, incluant huit maisons, a été détruit. À Rimal, au nord du territoire, au moins neuf secouristes ont perdu la vie alors qu’ils tentaient de fournir une assistance. Dans le quartier de Tuffah, un immeuble de trois étages s’est effondré, emprisonnant environ trente personnes sous les décombres. Le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal, a indiqué que le manque d’équipement lourd empêche actuellement toute opération de sauvetage efficace, appelant la communauté internationale à intervenir d’urgence pour protéger les civils. Parallèlement, l’hôpital Al-Awda, le dernier établissement encore opérationnel dans le nord de Ghaza, a été évacué de force par l’armée israélienne. Cette décision fait suite à plusieurs jours de siège et de bombardements ciblés sur l’hôpital, qui a subi des tirs intenses et des explosions provoquées par des engins télécommandés. La direction de l’hôpital dénonce une violation grave du droit international humanitaire, mettant en danger les patients et le personnel médical. Le ministère de la Santé de Ghaza a annoncé un bilan provisoire de 67 morts et 184 blessés jeudi, chiffre qui pourrait augmenter car de nombreuses victimes restent ensevelies sous les décombres. Depuis le début de l’offensive israélienne, le 7 octobre 2023, plus de 54 000 personnes ont été tuées et plus de 123 000 blessées. Au cours des dernières 24 heures, 60 personnes ont perdu la vie et 185 autres ont été blessées. La région nord de Ghaza reste inaccessible aux secours, compliquant l’évaluation complète des victimes. Depuis la reprise des hostilités en mars 2025, plus de 3 600 morts et 10 300 blessés ont été enregistrés, portant l’intensité du conflit à un niveau alarmant. L’Organisation mondiale de la Santé a averti que 94 % des hôpitaux de Ghaza ont été détruits ou gravement endommagés, soulignant que le système de santé est proche de l’effondrement, avec un personnel médical débordé et un manque criant de ressources. Sur le plan diplomatique, la Maison Blanche a annoncé qu’Israël a accepté une nouvelle proposition américaine de cessez-le-feu, présentée par l’émissaire spécial Steve Witkoff et soutenue par l’ancien président Donald Trump. Cette proposition, transmise à la résistance palestinienne par des médiateurs, prévoit un cessez-le-feu temporaire de 60 jours, avec la libération de dix prisonniers israéliens en deux phases lors de la première semaine.
Toutefois, aucun engagement sur un arrêt définitif des hostilités n’a été donné par Tel-Aviv, ce qui suscite des doutes sur la pérennité de cette trêve. Le plan prévoit également la reprise de l’aide humanitaire sous supervision internationale, ainsi qu’un retrait partiel des troupes israéliennes à leurs positions d’avant mars 2025, tout en maintenant leur présence le long du corridor de Philadelphie, à la frontière entre Ghaza et l’Égypte. La résistance palestinienne a déclaré qu’elle étudiait cette proposition avec responsabilité, insistant pour que toute trêve garantisse la fin complète de l’agression et la protection des droits fondamentaux du peuple palestinien. Alors que la guerre continue de faire rage, Ghaza est au bord d’une catastrophe humanitaire sans précédent. Les hôpitaux ferment, les secours sont empêchés d’agir, et les négociations internationales n’offrent pas encore de garanties suffisantes pour une paix durable. Le peuple palestinien continue de subir des pertes massives, dans ce que de nombreux observateurs qualifient désormais de génocide silencieux. La mobilisation internationale demeure plus que jamais indispensable pour mettre fin à ce drame et assurer la protection des civils.
M. Seghilani
