La troisième édition du Sommet de la technologie financière et du e-commerce, qui s’est clôturée samedi à Alger, a mis en lumière l’émergence de startup proposant des solutions innovantes pour accompagner l’essor du commerce en ligne en Algérie.
L’événement intervient dans un contexte marqué par un soutien accru de l’État à ce secteur en pleine expansion. Lors d’une visite des stands de l’exposition organisée en marge du Sommet, l’APS a pu constater une évolution significative des solutions proposées par les jeunes entreprises. Si les startup se concentraient auparavant sur la livraison, elles développent aujourd’hui des plateformes complètes et adaptées aux besoins des commerçants.
Des solutions pour dynamiser le e-commerce
Parmi ces initiatives, « Feef » se démarque en offrant aux commerçants la possibilité de créer leur boutique en ligne sans compétences techniques. Nouh Ben Zina, représentant de cette jeune startup, explique que sa solution permet aux commerçants d’éviter les services étrangers coûteux. Lancée il y a seulement deux mois, la plateforme intègre les services de livraison locaux et assure la gestion des stocks. Elle propose également des fonctionnalités personnalisées, notamment le paiement électronique, encore peu répandu en Algérie où le paiement à la livraison reste prédominant. De son côté, la startup « Mehni » présente « Weewee », une plateforme spécialisée dans la livraison qui introduit une nouveauté sur le marché algérien : le « E-COD » (paiement électronique à la livraison). Selon Chihab-Eddine Idrissi, responsable marketing de l’entreprise, cette fonctionnalité permet aux clients de vérifier les articles avant de payer instantanément par voie électronique, une avancée qui pourrait renforcer la confiance dans le commerce en ligne. L’application inclut également le suivi des colis, la gestion d’un portefeuille électronique et plusieurs modes de livraison, dont les points relais. Dans le même espace, l’Agence nationale de promotion et de développement des parcs technologiques (ANPT) met en avant des startup incubées, telles que « Siraj », qui propose « SellSabeel », un système de gestion des ventes basé sur le cloud. Monsef Saâdi, son responsable commercial, explique que cette solution permet aux commerçants de gérer leurs stocks, leurs flux financiers et leurs cartes de fidélité, avec un abonnement mensuel ajustable aux besoins spécifiques des entreprises. Quant à « DeliverEase », plateforme développée par la startup de Dhya Eddine Harati et labellisée « projet innovant » par l’ANPT, elle vise à optimiser la gestion des livreurs indépendants en temps réel grâce à un système de messagerie instantanée et de suivi intelligent des itinéraires.
Un cadre réglementaire en évolution
Au-delà des innovations technologiques, le Sommet a également été l’occasion d’aborder les défis réglementaires du secteur. Le ministre de l’Économie de la connaissance, des Startup et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, a annoncé des réformes destinées à moderniser le cadre juridique du e-commerce. Il a précisé que des concertations sont en cours avec les ministères du Commerce et des Télécommunications pour adapter la réglementation aux évolutions du marché, tout en restant à l’écoute des propositions des acteurs du secteur. Rassemblant experts, entrepreneurs et investisseurs, le sommet a permis d’échanger autour des enjeux stratégiques de la fintech et du commerce électronique à travers des conférences, ateliers et sessions de networking. Organisé par la startup « Guiddini », l’événement bénéficie du parrainage des ministères concernés ainsi que du Haut Commissariat à la Numérisation.
M. Seghilani