Accueil ACTUALITÉ 350 000 enfants sous payés et œuvrant dans des conditions pénibles

350 000 enfants sous payés et œuvrant dans des conditions pénibles

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Le complexe thermal, de Hammam Bou-Hadjar, a abrité ce mercredi 11 juin, une rencontre régionale des directeurs et des inspecteurs de travail, des représentants de la sécurité sociale, de la formation professionnelle, de l’UGCAA et des associations de la protection de l’enfance des wilayas de Mostaganem, Sidi Bel-Abbés, Oran, Tlemcen, Mascara et Aïn Témouchent.

Présidée par Bendib Mohamed, l’inspecteur régional de travail de la région d’Oran, la réunion avait pour thématique «la lutte contre le travail des enfants», un débat qui suscite l’attention de la communauté internationale et pour lequel le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi accorde une importance capitale afin d’aboutir à des conclusions pratiques en mesure d’atténuer le fléau qui prend des dimensions effrayantes et incontrôlables dans le monde et en Algérie. Installé dans ses nouvelles fonctions en mai 2014, El Ghazi fait de cet événement mondial, une feuille de route pour laquelle il a instruit les départements de wilayas de son secteur, d’êtres à l’écoute des préoccupations des populations précaires et de mener des actions concrètes dans le domaine de la protection des enfants issus des couches névralgiques, selon un intervenant qui a précisé, qu’en Algérie, le nombre d’enfants qui travaillent dans des conditions pénibles est de l’ordre de 350 000 sans pour autant citer les sources statistiques de références. Dans sa dernière estimation, l’UNICEF a annoncé le chiffre de 300 000 enfants pendant qu’un autre organisme le situe à 340 000 cas alors qu’à travers le monde, l’Organisation internationale du travail (OIT) évalue à 115 millions d’enfants, occupés dans des travaux dangereux sur les 215 millions d’enfants travailleurs recensés. L’intervenant n’a pas précisé si les estimations sont récentes ou de l’année dernière. Mais peu importe disait celui qui était assis derrière moi à son vis-à-vis car c’est une échelle de grandeur généralement pas loin des réalités. Ce qui est important à retenir lors de la rencontre de Hammam Bou Hadjar est le fait évoqué par un inspecteur qui estime qu’il « est bon de faire la distinction entre le travail acceptable, qui apporte une valeur ajoutée en termes de formation et de statut à l’enfant notamment lorsqu’il s’agit de petits métiers nobles, et le travail intolérable, qui hypothèque et entrave le développement intellectuel, physique et psychologique de l’enfant. Le psychologue de la DAS a largement abondé dans cette direction et sa méthodologie développée a absorbé l’assistance de bout en bout. Bendib Mohamed que l’on a pris en aparté estime « que les entreprises étatiques, privées, nationales et étrangères n’emploient pas d’enfants pour la simple raison que ces sociétés sont contrôlées par les inspections de travail. » Alors pourquoi ce grand tapage, lui demande-on ? Selon lui le problème réside dans les circuits de l’informel qui ne sont pas contrôlés par les inspections de travail. Mais que faut-il faire dans ce cas pour faire la grande lessive dans cette fourmilière ? Ça n’est pas une affaire uniquement qui concerne les organes de contrôle du ministère du Travail mais elle est un problème de société qui concerne plusieurs départements ministériels et en premier les parents.» Par ailleurs estiment beaucoup d’intervenants que «la valorisation des prestations en cas de maternité, qui procurent soins aux mamans et aux nouveaux nés, la protection sociale des personnes handicapées ou souffrantes de maladies professionnelles, la protection des adultes en cas de chômage, la sécurité du revenu dans la vieillesse sont autant de mesures visant à améliorer la santé des mères et des enfants, à éviter que les enfants plus âgés aillent travailler et à fournir une sécurité financière à la famille pour ne pas pousser les parents à obliger leurs enfants à travailler et abandonner très tôt l’école». Cependant la déperdition et l’échec scolaire sont des sujets qui ont consacré un large débat par l’assistance et auxquels de grands efforts doivent être déployés, selon une démarche globale et commune de tous les acteurs qui ont pris part à la rencontre. L’expérience de l’inspection régionale, selon Bendib Mohamed a permis de mener une action de proximité, à l’endroit des familles, qui s’est soldée par la création de plus de 1 000 postes pédagogiques dans la formation professionnelle dans la wilaya d’Aïn Témouchent. S’agissant des enfants de moins de 16 ans rencontrés dans les lieux de travail de commerces multiples, un intervenant avait suggéré que les inspecteurs de travail doivent agir en conséquence quand ils sont en face de telles situations.
Boualem Belhadri

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