Pour le dernier vendredi du mois d’août qui précède la rentrée sociale, l’action de mobilisation populaire à travers le pays a été marquée par une présence massive de marcheurs qui ont battu le pavé des villes du pays.
Plusieurs manifestants pacifistes venant des quatre coins du pays, ont investi, hier, la capitale Alger, pour contester le régime dont ils n’ont eu de cesse de revendiquer haut et fort son départ depuis l’historique 22 février.
À quelques encablures d’une rentrée sociale, qui s’annonce tendue, les citoyens algériens sont sortis, hier à Alger, en genre et en nombre en cette 28e semaine consécutive de manifestation, pour rejeter les élections présidentielles auxquelles appelle le chef de l’État par intérim, Abdelkader Bensalah, à travers le mécanisme de terrain confié au Panel de médiation et de dialogue, coordonné par Karim Younès. Hier matin, dès le début de la marche au niveau de la rue Didouche Mourad, les premiers protestataires ont commencé de réclamer l’application des articles 7 et 8 de la Constitution, tout en rejetant l’initiative de cette instance dirigée par l’ancien président de l’APN. Brandissant des drapeaux et des banderoles, les marcheurs ont réclamé avec insistance la restitution de la » souveraineté populaire» en scandant des slogans en faveur d’une «période de transition». (Syada chaâbya, marhala intikalya), comme slogan phare de cette manifestation, dont le mot d’ordre a été évacué dans le discours du chef d’état-major de l’ANP, qui appelle exclusivement à la tenue d’une élection présidentielle dans les meilleurs délais. Aussi, les manifestants ont scandé : » État civil et non militaire ou policier », comme ils ont notamment insisté sur la » libération des détenus d’opinion » à leur tête le moudjahid Lakhdar Bouregâa. (Makach intikhabat mâa El issabat), » Pas d’élection avec la bande » est l’autre slogan qui a été répété par les manifestants. Face à cette marée humaine, un dispositif sécuritaire impressionnant, où des camions, y compris ceux équipés de canons à eau, une multitude de policiers en civil et en uniforme ont été déployés au niveau de différentes rues et places publiques de la capitale pour tenter d’empêcher la foule d’atteindre l’édifice de la Grande Poste. Présent comme lors des dernières manifestations de vendredi, l’infatigable militant anti-corruption, Benyoucef Mellouk, également dénonciateur des faux moudjahidine a été encore une fois sous les feux de la rampe. Lui qui était porté sur les épaules par des marcheurs, a indiqué que » tous les symboles de l’ancien système doivent céder leurs places aux jeunes. Ils ont violé à tort et à travers le pays, de 1962 à 2019, ça suffit c’est trop », a-t-il clamé. Cette fois-ci, le nombre des manifestants était plus important que celui du vendredi passé. Sous une chaleur de plomb, les marcheurs ont clamé leur refus de l’instance du dialogue et de médiation, puisque ce dialogue «n’avance aucune solution à la crise qui mine le pays», estiment des manifestants. «Le dialogue prôné par le pouvoir en place servira à reproduire le même système», peut-on lire sur des pancartes et banderoles. En toute logique, le peuple s’accroche à saposition de ne pas adhérer à une quelconque feuille de route que veulent imposer des symboles de l’ancien régime. Il faut dire que depuis la chute du président Bouteflika du haut du trône d’El Mouradia, «le mouvement n’a obtenu aucune concession et avancée vers le changement de régime qu’il réclame», indique-t-on. Aux yeux d’un manifestant, qui a pris part à la marche d’hier, «le système qui est toujours en place, continue d’ignorer la revendication principale du peuple. Au lieu de rassurer et de répondre aux aspirations du peuple. Ils s’entêtent à aller vers une élection présidentielle dans les plus brefs délais. Une approche qui peine à s’imposer dans l’état actuel des choses », dira notre interlocuteur, accosté parmi la foule.
Dans l’après-midi, les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs interpellations de manifestants pacifistes, au niveau de la Place Maurice Audin, à Alger. Med Wali