Annoncé en grande pompe par le gouvernement, le montant d’investissement sur les cinq ans à venir est estimé à 262,5 milliards de dollars. L’État a mis le paquet à travers la consécration d’une telle enveloppe financière pour le quinquennat 2015-2019. L’Algérie ne baisse pas le rythme de ses investissements publics.
L’esquisse financière de ce programme d’investissements a été arrêtée à hauteur de 21 000 mds de DA lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mardi (avant-hier ndlr). Cependant, le gouvernement compte changer de méthode de travail pour parer aux lacunes constatées lors des précédents programmes de développement et d’investissements. Le chef de l’État avait, lors d’un Conseil des ministres tenu en mai dernier, affirmé que l’élaboration de ce programme se fera en concertation avec tous les acteurs économiques aux niveaux national et local en tenant compte des expériences du passé afin d’améliorer sa mise en œuvre et son efficacité. Mais pas de changement de cap. Le programme d’investissements 2015-2019 s’inscrit dans la continuité des programmes de développement et d’investissements précédents. . Ce programme ne sera pas donc le seul fruit de travail du gouvernement mais le résultat des concertations nationales et locales qui intègrent toutes les initiatives et propositions émanant de tous les acteurs nationaux.
L’élaboration de ce programme doit «intégrer dans sa préparation les concertations nationales et locales requises, tirer les leçons des expériences passées et améliorer son impact sur le développement local et le développement humain, mais aussi sur le développement d’une économie productive et compétitive dans tous les secteurs», avait alors recommandé le chef de l’État. Une telle chose ne fera que le plaisir du patronat. Le gouvernement est appelé à ce titre à prendre en considération les expériences de la mise en oeuvre des plans précédents pour en tirer les conclusions qui permettent d’éviter d’éventuels couacs. Malgré les insuffisances constatées dans la réalisation des projets d’infrastructures publics comme les surcoûts et les retards accusés dans leur réception, les trois plans lancés depuis 2001 ont permis de réaliser une meilleure croissance économique et d’amorcer ainsi le développement économique et social du pays. L’Algérie avait mené son plan de développement (le programme de soutien à la relance économique) en 2001 avec ses propres moyens dans un contexte de baisse des prix du pétrole et de raréfaction de ressources financières, alors qu’elle venait de sortir d’une décennie noire qui avait affecté ses capacités matérielles et humaines. Ce n’est qu’en 2005 qu’elle a pu consolider le processus de développement amorcé en 2000 grâce à un volume d’investissements qui a frôlé les 200 mds de dollars consentis durant la période allant de 2005 à 2010.
Le nouveau plan 2015-2019 sera mené sous de bons auspices: des réserves de change de près de 200 mds de dollars, des avoirs du FRR estimés à plus de 5 600 mds de DA et une dette extérieure quasi nulle.
H. N. A.