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149 VOIX POUR, SEULEMENT 12 CONTRE : L’AG de l’ONU exige un cessez-le-feu immédiat

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Dans un tournant diplomatique majeur, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, jeudi, à une écrasante majorité, une résolution historique exigeant un cessez-le-feu immédiat, permanent et inconditionnel à Ghaza, ainsi qu’un accès humanitaire massif et sans entrave pour la population palestinienne. Ce vote intervient après l’échec du Conseil de sécurité à faire adopter une résolution similaire, en raison du veto américain. Présentée par l’Espagne au nom de l’Union européenne, en coordination avec la délégation palestinienne et plusieurs États, la résolution a recueilli 149 voix pour, 12 contre et 19 abstentions. Elle reflète un large consensus international en faveur de la fin de l’agression israélienne qui dure depuis plus de 20 mois dans la bande de Ghaza, au prix de dizaines de milliers de victimes et d’un désastre humanitaire qualifié d’ »insoutenable » par les agences onusiennes.

Un texte fort au service du droit international
Intitulée « Situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », la résolution exige notamment la cessation immédiate des hostilités ; la levée du blocus imposé par l’entité sioniste ; l’ouverture de tous les points de passage pour l’acheminement d’une aide humanitaire « en quantité suffisante » ; la libération de tous les otages ; la condamnation explicite de l’usage de la famine comme méthode de guerre ; la mise en œuvre du principe de responsabilité via des mesures contraignantes contre l’entité sioniste. Le texte engage également les États membres à prendre individuellement et collectivement toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que l’occupant respecte ses obligations en matière de droit international humanitaire.

Une réponse au blocage diplomatique
Le vote intervient alors que le Conseil de sécurité est paralysé depuis plusieurs mois, en raison du soutien inconditionnel de Washington à Tel-Aviv. Pour contourner cette impasse, les États membres se sont tournés vers l’Assemblée générale, dans le cadre de sa dixième session extraordinaire d’urgence qui reste ouverte « tant que durera la crise ». La résolution s’inscrit dans un contexte d’aggravation extrême des conditions de vie à Ghaza, où les populations civiles font face à une crise humanitaire sans précédent : pénuries de nourriture, effondrement des infrastructures médicales, bombardements intensifs, déplacements massifs et violations systématiques du droit international.

Plaidoyer poignant et critiques virulentes
Prenant la parole à l’issue du vote, l’ambassadeur palestinien auprès de l’ONU, Riyad Mansour, a qualifié cette journée de « 614e jour de massacres », dénonçant l’inaction de la communauté internationale face aux crimes de guerre commis contre le peuple palestinien. Il a exhorté les États à traduire cette résolution en actions concrètes, incluant l’arrêt de toute livraison d’armes à Israël, des sanctions internationales et la fin de l’impunité. « Il est temps de dire : assez de massacres, assez de famine, assez de déplacements forcés. Le peuple palestinien a droit à la liberté, à la dignité, à la justice », a-t-il lancé devant une Assemblée émue.

Soutiens internationaux et oppositions prévisibles
De nombreuses voix se sont élevées pour saluer cette résolution, notamment celles de la Russie, du Canada, de l’Irak, de la Tunisie, de la Libye et de plusieurs pays du Sud. Le Koweït, au nom du Conseil de coopération du Golfe, a appelé à soutenir l’UNRWA et à poursuivre Israël pour ses crimes, tandis que le Yémen, au nom du groupe arabe, a exigé la fin de l’occupation, la reconnaissance de l’État de Palestine à part entière, et la protection internationale du peuple palestinien. À l’inverse, les États-Unis, Israël, l’Argentine et quelques îles du Pacifique ont voté contre. Le représentant israélien, Dany Danon, a dénoncé une « résolution soumise à la volonté du Hamas », rejetant tout cessez-le-feu sans la libération complète des otages israéliens, et accusant la résistance palestinienne de détourner l’aide humanitaire.

Pékin en soutien à Ghaza
Dans une intervention remarquée, le représentant chinois, Fu Cong, a estimé qu’il était inacceptable de laisser « des civils innocents mourir chaque jour », tout en dénonçant « la dégradation du multilatéralisme ». Il a exigé que l’entité occupante respecte pleinement ses obligations internationales, lève immédiatement le blocus et facilite l’acheminement total de l’aide. La Chine a réitéré son soutien aux agences onusiennes, notamment l’UNRWA.

Conférence internationale sur la Palestine en perspective
Ce vote intervient à quelques jours d’une conférence internationale à l’ONU sur la question palestinienne, et il pourrait servir de socle à une nouvelle dynamique diplomatique pour relancer les négociations, en particulier autour de la solution à deux États sur la base des frontières de 1967, avec ElQods comme capitale d’un État palestinien indépendant. En conclusion, cette résolution, bien qu’elle ne soit pas juridiquement contraignante, met une pression politique et morale croissante sur Israël et ses alliés, tout en affirmant une volonté collective de la communauté internationale de mettre fin à l’agression et d’instaurer une paix juste et durable. La balle est désormais dans le camp des États membres pour transformer ce texte en réalité concrète sur le terrain.
M. Seghilani

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