Accueil MONDE Yémen : bombardement meurtrier de la coalition menée par Riyad

Yémen : bombardement meurtrier de la coalition menée par Riyad

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Au moins sept frappes aériennes de la coalition menée par l’Arabie saoudite au Yémen ont touché, vendredi 21 août, une banlieue densément peuplée de la périphérie de Taëz, la troisième ville du Yémen (600 000 habitants), faisant au moins 65 morts, dont des femmes et des enfants, et 23 blessés, a rapporté Médecins sans frontières (MSF), qui maintient des équipes dans cette ville. Ces frappes comptent parmi les plus meurtrières du conflit engagé fin mars et qui a fait au moins 4 300 morts, dont de nombreux civils, selon l’ONU. Des responsables des services de sécurité yéménites ont affirmé que la coalition avait répondu à des bombardements des rebelles houthistes, menés jeudi depuis le quartier de Sala vers des zones résidentielles, qui avaient tué 23 civils – un chiffre invérifiable de source indépendante. La coalition a frappé de façon répétée, depuis quatre mois, des cibles non militaires et pilonne les axes de communication. Les deux parties mènent également des attaques depuis des zones civiles, près d’hôpitaux ou d’écoles, usant d’armes imprécises, selon un rapport publié mardi par Amnesty international, qui a demandé à l’ONU d’ouvrir une enquête pour crimes de guerre. Les forces loyales au président en exil à Riyad, Abd Rabo Mansour Hadi, aidées par des milices séparatistes sudistes, tribales et des groupes djihadistes, ont repris, mi-juillet, le grand port du sud du pays, Aden, aux rebelles houthistes, d’obédience chiite et supposés être soutenus par l’Iran. Ces forces remontent actuellement vers le nord, avec le soutien d’unités terrestres émiraties et saoudiennes. Mais la route de Taëz est une zone montagneuse, que les chars émiratis – notamment des chars français Leclerc – auront du mal à atteindre.

Le port d’Hodeïda bombardé
Dans les collines sur lesquelles est bâtie Taëz, des forces locales de la « résistance populaire », notamment affiliéesau parti Al-Islah des Frères musulmans, affrontent les houthistes dans des combats anarchiques. « Il est difficile pour les houthistes de tenir Taëz, qui ne leur est pas acquise », dit Farea Al-Muslimi, analyste au centre Carnegie pour le Moyen-Orient. Les affiliations politiques (progressistes, baasistes…) y sont anciennes et diverses. M. Al-Muslimi craint que la coalition ne tente de pousser son avantage militaire plus au nord, vers les zones houthistes. « Maintenant, il y a une possibilité pour toutes les parties de parler de paix », estime l’analyste, alors que le président Hadi a proposé un cessez-le-feu de deux semaines, dans la nuit de vendredi à samedi, et que des négociations ont lieu à Oman.
Sur le plan humanitaire, le Yémen a atteint un nouveau stade dans la crise,avec le bombardement, mardi, par la coalition, du port d’Hodeïda, tenu par les houthistes, par où transite une large part de l’aide humanitaire internationale. La Maison Blanche s’est dite, jeudi, « vivement préoccupée » par cette attaque menée contre le port, aujourd’hui à l’arrêt. Depuis deux semaines, le gouvernement yéménite en exil laisse entendre que ce port doit céder le pas à celui d’Aden, où il reprend pied. Mais la volonté du gouvernement de laisser acheminer l’aide d’Aden vers les zones sous contrôle des houthistes est loin d’être garantie. Un navire marchand a accosté à Aden vendredi, le premier depuis le début du conflit. Le terminal conteneurs reste largement endommagé, et n’a plus les capacités de stockage nécessaires pour nourrir le pays.

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