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Violence contre la femme : Mounia Meslem monte au créneau

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Mounia Meslem Si-Amer, ministre de la Solidarité nationale de la Famille et de la Condition de la femme a été, hier, l’invitée de la Chaîne 3.
Au cours de cette émission, il a été signalé que, chaque année, des femmes meurent victimes de violences. Il a été affirmé que, pendant les premiers neuf mois de l’année en cours, 22 femmes sont mortes, et plus de 7 000 ont subi de graves violences physiques. Meslem-Si-Amer a déclaré que l’Algérie est confrontée à ce fléau social comme c’est le cas dans plusieurs pays. Cette violence prend de plus en plus de l’ampleur, à l’égard de toutes les franges vulnérables et sensibles, dont la femme est beaucoup plus concernée. L’intervenante a affirmé que l’État algérien a mis un arsenal juridique pour incriminer justement tous les types de violences à l’égard des femmes violentées. Elle a déclaré que le Code de la famille a été amendé, ainsi que le Code pénal de 2006 qui incrimine le harcèlement sexuel. Il faut aussi citer la violence conjugale à l’égard des femmes qui prend de la dimension en Algérie, suite aux problèmes sociaux, auxquels les Algériens sont quotidiennement confrontés. Selon la ministre, le gouvernement algérien a proposé cet amendement et présenté ce Code au Parlement. Celui-ci a fait passer ce Code au Conseil de la nation. Elle a ajouté que le vice-président du Conseil a prononcé une allocution en annonçant que ce projet passera à la session d’automne. Elle a affirmé que, quand on parle de l’arsenal juridique, il ne faut pas oublier qu’on doit travailler sur la mentalité, l’éducation et la culture des Algériens. Pour réaliser ce travail, il faut travailler avec la société civile. Aussi, il faut communiquer avec le discours religieux. l’hôte a ajouté qu’il faut que toute la société et principalement l’élite algérienne se mettent au travail pour éradiquer justement ce fléau social. Questionnée sur le blocage de la loi relative à cette violence au niveau du Sénat pour son adoption, l’intervenante a déclaré que cette loi sera adoptée prochainement car, dit-elle, elle est en contact permanent avec des sénatrices qui lui ont confirmé dernièrement que ce projet de loi est à l’ordre du jour de cette session d’automne. Elle a déclaré que le ministère de la Solidarité a mis en place une stratégie de lutte à l’égard des femmes depuis 2007. Selon elle, le département est en train d’appliquer et de revoir cette stratégie. Elle a évoqué l’existence des centres qui prennent en charge les femmes violentées et les aidant à s’en sortir surtout quand il s’agit de femmes qui subissent quotidiennement des sévices physiques graves. D’autre part, elle a affirmé que ces centres d’accueil sont actuellement sous la tutelle du ministère de la Solidarité et dont le rôle est d’insérer ces femmes dans la société. Elle a cité un centre à Tipaza, un à Bou-Ismaïl et un autre à Mostaganem. En outre, elle a annoncé que deux centres seront ouverts en 2016, un à Annaba et l’autre à Tlemcen. Selon elle, ce sont en général des femmes qui sont sans travail ni formation professionnelle. Elles vivent dans des conditions extrêmement difficiles. Questionnée sur les chiffres exacts qui doivent dénombrer les faits de violence conjugale, la ministre a affirmé qu’il y a des chiffres qui datent de plusieurs années et le département y travaille là-dessus pour justement les actualiser en collaboration avec les institutions concernées, et principalement avec la DGSN, la Gendarmerie nationale et le ministère de la Justice. Par ailleurs, elle a déclaré que la société algérienne est passée par de nombreuses étapes très difficiles, en évoquant la Décennie noire qui a laissé de graves séquelles sur la structure de la société algérienne surtout les couches les plus défavorisées. Aussi, il y a lieu d’évoquer l’état psychologique des citoyens où la violence durant cette période était omniprésente. Suite aux séquelles de la Tragédie, il y a des commissions dûment installées à cet effet et qui travaillent actuellement en étroite collaboration avec le ministère de la Solidarité, et qui sont composées de sociologues et de psychologues. Ces commissions sont en train de mettre en place des études pour déterminer les causes exactes de ces violences qui sévissent en Algérie. Par conséquent, il est à noter que les violences psychologiques sont des violences insidieuses, permanentes qui causent des dégâts émotionnels importants, diminuent l’estime de soi, et peuvent plonger la victime en état dépressif, voire suicidaire. En outre, il s’agit de violences asymétriques où l’agresseur estime que son comportement est justifié par l’incompétence ou le comportement (réel ou supposé) de sa compagne. La jalousie, le contrôle des déplacements en font partie. Par ailleurs, ces méthodes entraînent un transfert de responsabilité sur la victime qui finit par se croire responsable du déclenchement des violences. L’isolement progressif de la victime augmente sa fragilité face aux violences psychologiques.
Lazreg Aounallah

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