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Une mauvaise 2e mi-temps contre l’Arménie, c’est grave ?

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Une victoire, surtout quand elle est large, est toujours bonne à prendre. Même si c’est contre un adversaire présumé faible. Même si c’est en «amical», si tant est, aujourd’hui, notamment pour les joueurs algériens, l’expression a un quelconque sens. L’Arménie a, quoi qu’on dise, joué le jeu.

A permis surtout à Halilhodzic, partagé lui aussi sur la prestation des poulains qu’il félicitera fort à propos pour «les 20 minutes (les premières de la partie, ndlr), de très haut niveau (ce sont ses propos)» où l’équipe a montré des choses positives en marquant deux buts, s’est montré à la hauteur et laissé de belles promesses. 20 minutes où les Mahrez, la véritable révélation du jour, Brahimi qui a confirmé son immense talent, Ghiles et sa force physique doublée d’un sens du but aiguisé, Slimani, répondant présent quand on a besoin de lui à la pointe de l’attaque, ont montré le visage d’un onze sur lequel on pouvait compter au Mondial, en nous rassurant qu’on n’avait rien à craindre ni de la Belgique ni d’une autre sélection. Qu’il avait, fière allure en prime, les moyens de ne pas nous décevoir à tout le moins. Un beau succès, trois buts, une bonne opération sur le plan psychologique et l’impression, dans cette première période entamée sur les chapeaux de roue, que rien ne pourrait lui arriver lorsqu’il faudra passer (dans moins de deux semaines maintenant) aux choses sérieuses face aux gros bras de l’élite universelle. Mais une équipe à deux visages. Qui a alterné, de l’avis du sélectionneur national, le très bon et le franchement mauvais. Qui survolera les débats à tous les niveaux de jeu avant de toucher le fonds physiquement et tactiquement avec un jeu des plus approximatifs. Et donc sans véritable fonds de jeu, des joueurs entrés sur le tard (pour beaucoup, V.H a commis une grossière erreur d’appréciation en effectuant le gros des changements dans les 20 dernières minutes, curieuse coïncidence n’est-ce pas ?), ni Bentaleb, ni Feghouli, ni Taïder, pour ne citer que les cadres essentiels de la sélection, n’ont eu le temps de trouver leurs marques, ni pu redonner de l’équilibre à un groupe perdu sur le terrain. Presque sans âme. En tout cas, rien à voir avec le visage montré par «les remplaçants» dans une 1ère mi-temps de tous les espoirs. Une victoire et des enseignements. Sûrement. C’est aussi beaucoup d’interrogations quand l’équipe, partie sur de bonnes bases, qui prend l’adversaire à la gorge, le malmène de long en large et lui «met» trois buts, met le masque des mauvais jours au retour de la pause citrons. Pourquoi et comment ? D’abord en raison des multiples lacunes montrées ce jour-là face à une opposition modeste, pour ne pas dire faible, les Arméniens n’ayant pas montré, surtout en attaque, grand-chose devant des défenseurs algériens aux faiblesses certaines, aux automatismes et à la complémentarité à revoir, comme cette incapacité de l’axe central, Belkaleme- Halliche, à accorder ses violons (en revoyant la réalisation arménienne, on se rend compte de la fragilité manifeste de l’épine dorsale de l’arrière-garde verte, en plus du jour sans de Mesbah et de Mandi, très peu concentrés sur leur sujet, souvent débordés sur leurs flancs respectifs et multipliant (ça ne pardonne pas face à des attaquants de la trempe de Hazard dont le but inscrit face pourtant à la rugueuse défense suédoise, dimanche, donne froid dans le dos) les mauvaises relances. Une 1ère période de rêve pour rassurer et nous promettre que le meilleur est à venir ? On peut l’espérer, la richesse et la qualité de l’effectif actuel, qui gagne un Mahrez déroutant de classe, et peut compter sur le talent précieux d’un Brahimi que coach Vahid gagnerait à mieux utiliser en ce qu’il offre bien des solutions au milieu par une vision du jeu digne des grands, en plus de son bagage technique. Et qui, associé à des Feghouli, Taïder ou Soudani, sera très utile contre les grands. C’est en 1ère mi-temps que ça a le mieux marché. Avec des «remplaçants» de luxe. Une raison supplémentaire pour le staff de ne pas se faire de soucis quant au banc de touche et les services qu’on peut en attendre. Un milieu royal, une attaque qui sait marquer. Que de bons signes, des satisfactions n’eurent été des manques défensifs que la titularisation des Ghoulam, Mostefa et autre Bougherra, dont la seule présence rassure, devrait régler dès ce test roumain où l’on attend que Halilhodzic passe vraiment aux choses sérieuses en mettant les dernières touches à une machine qui promet de bien rouler le 17 juin devant ces «Diables» de Belges et leur armada de stars écumant les terrains d’Europe. Un Halilhodzic qui aimerait voir le travail effectué à Sidi Moussa donner ses fruits dès ce soir. Notamment dans le gestion des efforts par ses joueurs dont il n’a pas aimé la réaction à l’arrivée de l’heure de jeu contre l’Arménie, qui s’est traduite par une incroyable baisse de régime et qu’il ne s’empêchera pas de le leur reprocher, en déclarant notamment que «beaucoup de choses ne m’ont pas plu durant ce match (…) Il y a eu beaucoup d’erreurs et je ne comprends pas ce passage à vide en deuxième mi-temps. On doit savoir gérer un match et éviter de baisser trop de rythme. Si on refait ça face à la Belgique, on est morts.» Qu’avant, il y a ce match «très compliqué» contre la Roumanie qu’il faudra prendre au sérieux car décisif pour le onze de base appelé à relever le défi du Mondial. Comprendre que, pour l’heure (même si l’on dit que dans sa tête c’est pratiquement réglé), personne n’est titulaire à part entière et qu’il faille s’attendre à des surprises maintenant que le problème des «23», avec l’éviction (c’était dans l’air depuis quelque temps déjà) de Guedioura, est tranché. Rassurés quant à leur place dans l’avion menant au Brésil, les joueurs qui ont échappé à la trappe et qui doivent avoir une pensée pour Adlène, comme pour Doukha, avant lui, doivent sortir aujourd’hui, à Genève, le grand jeu pour convaincre contre une équipe roumaine (son coach, Victor Piturca, qui crie que sa sélection, qui vient de battre petitement 1-0- l’Albanie, est capable de battre n’importe quelle formation actuellement, « est focalisée sur l’Algérie », avertit qu’«il jouera pour gagner») qui aligne des statistiques convaincantes. Qui parlent d’elles-mêmes. La Roumanie, une autre paire de manches pour les Verts. Assurément que oui. Le test qu’il fallait après la parenthèse arménienne. Une sélection de Roumanie qui peut se targuer de posséder une défense de fer (depuis maintenant une année, jour pour jour, quand elle affrontait le 4 juin 2013 la Slovaquie dans un match qu’elle terminera sur un nul, 1-1, elle encaissait son dernier but) qui lui a permis tout de même (quelle référence !) de tenir en respect l’Argentine (et au grand complet s’il vous plaît !) de Messi, Di Maria, Aguero, Higuain, et autres, qu’elle contraindra au nul blanc (0-0) dans un match fermé à double tour. Cadenassé comme seuls les Italiens savent le faire. Assez pour dire combien sera difficile la mission de nos attaquants qui ne bénéficieront pas des mêmes boulevards offerts par les Arméniens, mais auront l’occasion de montrer leurs vraies dispositions offensives qu’on souhaite découvrir contre le trio composant son groupe.
Un vrai test aussi pour M’Bolhi (en principe, il débutera le match en titulaire) et sa défense, car dit-on, ce ne sera pas du gâteau. Alors ? Il faut oublier cette 2e mi-temps (le docteur dit que ce n’est finalement pas grave) contre l’Arménie et se serrer les coudes pour sortir le match parfait. Et, surtout, rassurer le public. Faire oublier les critiques qui pleuvent depuis la sortie de Sion.
Azouaou Aghiles

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