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Ukraine : les pourparlers de paix soldés par un échec

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Les négociations concernant le conflit dans l’Est séparatiste pro-russe de l’Ukraine ont duré près de quatre heures à Minsk. En vain. Aucun accord. Sur fond de regain des violences qui ont coûté la vie à 15 soldats ukrainiens, les pourparlers de paix à Minsk concernant le conflit dans l’Est séparatiste pro-russe de l’Ukraine se sont soldés par un échec, a déclaré l’émissaire de Kiev, l’ex-président ukrainien Léonid Koutchma, accusant les rebelles d’avoir sapé les discussions. «Les consultations de Minsk sont un échec», a déclaré Koutchma en expliquant que les dirigeants des républiques séparatistes, qui avaient signé les précédents accords, n’étaient pas venus à Minsk alors que leurs émissaires «ont refusé de discuter des mesures pour un cessez-le-feu immédiat et le retrait des armes lourdes». «La partie ukrainienne n’accepte aucun ultimatum», a-t-il poursuivi.

Quatre heures de négociations
Les négociations entre le groupe de contact, composé de Koutchma, des représentants russes et de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), et les rebelles ont duré près de quatre heures dans la capitale biélorusse où avaient été signés les accords de paix en septembre, qui ont été très peu respectés. En cas d’échec des négociations, les séparatistes pro-russes avaient menacé vendredi d’étendre leur offensive «jusqu’à la libération totale des régions de Donetsk et de Lougansk», dont une grande partie est toujours contrôlée par le gouvernement de Kiev.

Un nŒud stratégique au centre des combats
À Kiev, le ministre de la Défense Stepan Poltorak a annoncé samedi que 15 militaires ukrainiens avaient été tués et 30 blessés «sur toute la ligne de front» en 24 heures. Il a par ailleurs dit que la ville stratégique de Debaltseve, sur la route reliant Donetsk à Lougansk, et qui est actuellement en proie à des combats acharnés, était désormais «en partie contrôlée par les groupes rebelles». Par la suite, son ministère a diffusé un communiqué soulignant que «Debaltseve était sous le contrôle des Ukrainiens» mais que les insurgés «bombardaient les environs de la ville». Un responsable militaire séparatiste, Édouard Bassourine, a pour sa part affirmé que les rebelles avaient «encerclé» les forces ukrainiennes, soit 8 000 hommes au total, présentes à Debaltseve. Plusieurs médias ukrainiens comparent d’ores et déjà la bataille de Debaltseve à la «tragédie» d’Ilovaïsk, quand, en août, des troupes ukrainiennes ont été encerclées par les séparatistes et plus de 100 militaires ont été tués. L’armée ukrainienne a fait état samedi de combats à Vougleguirsk, dont la conquête par les rebelles signifierait un encerclement quasi total de Debaltseve. Selon le chef de la police régionale Viatcheslav Abroskine, Debaltseve et Vougleguirsk sont «privées d’électricité, d’eau, de chauffage et de communications». Il a ajouté que 12 civils étaient morts en 24 heures à Debaltseve d’où les «volontaires évacuaient des familles entières».

Kerry à Kiev jeudi
Sur le front diplomatique, l’Ukraine va accueillir le 5 février le secrétaire d’État américain John Kerry, qui lui apportera «un soutien sans failles», avant de participer à la conférence sur la sécurité de Munich où il devrait rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov. L’ambassadeur des États-Unis en Ukraine Geoffrey Pyatt a souligné que les États-Unis n’avaient «pas épuisé tous les moyens pour faire payer à la Russie le prix» pour son rôle dans le conflit ukrainien, dans un entretien avec l’hebdomadaire ukrainien Dzerkalo Tyjnia paru samedi. L’Union européenne a de son côté accru cette semaine la pression sur la Russie, en prorogeant de six mois les sanctions ciblées prises en mars contre des personnalités séparatistes pro-russes et russes, et en allongeant la liste noire des personnes visées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager dans l’UE. Elle s’est cependant abstenue de renforcer son arsenal de sanctions économiques qui, combinées à la chute des cours du pétrole, devraient plonger la Russie dans la récession cette année, avec une baisse de 3 % du produit intérieur brut, selon les nouvelles prévisions du gouvernement russe rendues publiques samedi. Accusée d’armer la rébellion dans l’est de l’Ukraine et d’y avoir déployé des troupes, la Russie dément toute implication dans le conflit qui a fait plus de 5 000 morts en neuf mois et se pose en médiatrice.

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